2012-12-09

LETTRE À ÉMILIE



Bonsoir Émilie,

Chère Émilie, on ne peut pas dire que les échanges d'avant la période des fêtes ont été très volumineux n'est ce pas? Famille, travail, obligations de toutes sortes ont minés nos conversations écrites. Mais l'amitié a le don de toujours rester présente et de frapper à la porte au moment opportun. Me revoilà donc.

Le temps des fêtes est à nos portes et je sais que certains parmi nous n'ont pas reçu toute la douceur tant demandée tant espérée. Pour eux je te dis que tu devrais cette année mettre les bouchées doubles et beaucoup de temps, d'énergie sur leur bien être. Je connais leur attente et tu peux grandement les soulager. Use un peu de ta force afin de les transporter dans un monde de santé et qu'ainsi ils puissent renaître transformés. Je suis convaincu que la source de vie que tu leur donneras sera reflétée dans un demain incomparable. Debout après un long combat on ne peut se permettre de garder secret nos miracles, et on va sur le chemin qui nous est ouvert pour aider l'autre qui en a besoin.

C'est un peu le prix à payer pour nos succès. Alors Émilie pour les étrennes de cette année il est je crois essentielle de te les renommées; santé, force de reconnaître l'autre dans son besoin, présence constante et chaleureuse, et plus encore. Le bas de Noël est très grand cette année tu sais. Quelqu'un l'a tricoté ainsi pour une bonne raison j'imagine. Mais inutile d'y mettre de gros objets, une pomme d'amour, un brocoli de santé, une poire d'espoir. On oubli les raisins de la colère, car tout cela peut faire l'affaire. Tu peux y glisser un brin de tire pour le rire et le sourire, un peu de cannelle pour l'éternel.

Et n'oublie pas de suspendre ton bas car je cherche encore le cadeau qui te conviendra. J'ai quand même une bonne idée de ce que tu aimerais.

Une prière pour toi en ces jours ou tous et chacun vont leur chemin tête baissée dans la tempête, col relevé pour se protéger, mais confiant de trouver pour l'enfant le plus beau des cadeaux!

Je suis toujours là Émilie et je garde toujours les doigts agiles sur le clavier pour t'envoyer encore et encore mon souvenir et mes pensées.
Avec amitiés et espoir
C...
Publié sur heritagedemilie
Mots-clés :
Lu 88 fois

2012-12-08

Nouveau témoin de la compassion d'Émilie: J.J.Girouard, notaire


Lettre du Notaire Jean-Joseph Girouard à son épouse. Montréal, novembre 1841. Orig.: AFLG. P4-B24.
M. Jean-Joseph Girouard, ex-prisonnier des troubles de 1837, rend témoignage à la Servante de Dieu en racontant lui-même ce qu'il a vu et entendu à la Maison de la Providence. Nous donnons ici la copie du texte à partir de l'original.

«La charité, l'amour explique tout, est capable de tout».

Je vais te faire part des souvenirs qui me restent d'une visite que j'ai dernièrement faite dans la Maison de providence établie par Mmc Gamelin. II y avait longtemps que je désirais aller voir madame Gamelin. La reconnaissance m'en faisait un devoir; car je vous ai souvent entretenu de toutes les peines que cette bonne dame s'était données pour secourir les pauvres prisonniers, et cela, dans un temps où un pouvoir farouche faisait, pour ainsi dire, un crime de l'humanité & de la bienfaisance. Dans ces temps malheureux. les femmes seules se montrèrent au-dessus des circonstances et soutinrent un courage que le sombre despotisme voulait entièrement abattre.
L'excellente femme dont je viens de parler ne trouvait plus dans les donjons de l'inquisition politique de malheureux compatriotes à secourir, à consoler, mais ses entrailles de chrétienne lui ont bientôt fait découvrir d'autres objets non moins dignes de sa sollicitude. ... venez avec moi chez madame Gamelin.
J'avais vu la charité chrétienne prendre sous sa protection l'infortune dès son entrée dans le monde; j'avais vu le pauvre petit innocent enfant de la foiblesse, de l'amour, du crime ou de l'extrême misère recueilli dès sa naissance, par les mains de la Religion et sauvé d'une fin prématurée. Il me restait à voir l'humanité trouver les mêmes secours au bout de sa course. Mais ici ce ne sont plus des soins à donner à d'innocentes petites créatures, soins souvent payés par le doux sourire de l'enfance; c'est l'humanité dans sa décrépitude, dans son état le plus déplorable, dans ses formes les plus repoussantes, j'oserais dire les plus hideuses. Bon Dieu! pourquoi ne pas mourir dans l'âge de la santé et de la force? Faut-il attendre que nous soyions cruellement abandonné par les sens qui nous mettent en rapport avec tout ce qui nous entoure, et surtout avec nos semblables? Pourquoi donc attendre que nous soyons assailli par toutes les infirmités & les douleurs qu'amène la vétusté de la machine corporelle, et lorsqu'il ne nous reste plus qu'une espèce de vie végétative, et que le sentiment de la souffrance. Eh bien, c'est lorsque, pour comble d'infortune, ces maux sont joints à la misère & au dénûment, que la vertu d'une femme est venue au secours de tous ces malheurs. Sans richesses, sans pouvoirs, sans moyens apparens, elle est venue à bout de mettre son plan charitable à exécution. Encore un peu de temps, et elle aura bâti, avec l'aide de quelques dames charitables de Montréal, et sur un ter­rain qu'elle a acheté auprès de l'Évêché, un hospice spacieux et bien approprié à son objet. Le pouvoir civil a reconnu et sanctionné son existence, et l'évêque de ce diocèse vient de lui donner un mandement d'ins­titution. Ce mandement dont j'ai pris communication, respire la tendre sollicitude et la douce piété qui caractérisent ce vertueux prélat. Pour le présent, Madme Gamelin se trouve resserrée dans un bien petit local.Cependant, entrez-y & vous serez étonnée de l'ordre et de la propreté qui y régnent.
Une trentaine de vieilles femmes, qui seraient peut-être mortes de misère ou faute de soins, ont trouvé là un refuge contre la pauvreté, un asile de paix et de consolation, où elles reçoivent continuellement tous les secours qu'exigent la caducité jointe à la cécité, à la surdité, à la paralysie et à toutes les autres infirmités de la vieillesse. Ce sont presque toutes des sexagénaires ou octogénaires; on y trouve même des centenaires. Leurs âges réunis forment un total de 1841 ans.

Quel âge aviez-vous, ma bonne mère, quand les Anglais ont pris le pays? J'avais quinze ans, monsieur — Vous rappelez-vous bien tout ce qui s'est passé dans ce temps? Ô monsieur! tout comme si c'était aujourd'hui. — Et vous, en m'adressant à sa voisine, étiez-vous mariée au siège de Québec? Non, pas encore, monsieur, mais j'étais grandette, et je me souviens bien que... Bonjour, bonnes mères, (en m'adressant à toute la salle), je reviendrai vous voir, je veux converser avec vous & m'instruire de l'histoire traditionnelle de mon pays. Aimez bien votre excellente bienfaitrice, respectez-la, et payez-la des soins qu'elle vous donne par votre obéissance et votre affection. — Et toutes celles qui pouvaient m'entendre, de faire, chacune à sa manière, son cri de reconnaissance.
Celles de ces pauvres femmes qui ne sont pas entièrement impotentes s'occupent à divers ouvrages. Les unes filent, les autres échiffent des morceaux d'étoffe avec les seuls doigts qui leur restent, les autres coupent et lient des lanières pour fabriquer des catalognes; celles-ci tricottent, celles-là font des poches et autres ouvrages appropriés à leur capacité. Celles qui ne peuvent travailler, prient, et j'en vis trois en adoration dans la petite chapelle où un prêtre vient tous les jours dire la messe. Au reste, elles sont toutes mises proprement & presque entièrement avec des étoffes fabriquées dans la maison.
Mme Gamelin est seule à la tête de cette maison, sans autre aide qu'une bonne fille qui s'est vouée comme elle aux soins de la vieillesse infirme et pauvre. Elles n'ont guères d'assistance parmi leurs commensales, si ce n'est une jeune fille aveugle qui peut laver la vaisselle et ballayer.
J'avais oublié de te dire, ma chère amie, que la dame que j'accompa­gnais dans cette visite qui m'a inspiré tout ce que je viens de t'écrire, passant près du lit d'une pauvre vieille pour lui donner quelques bonbons qu'elle lui avait apportés, me donna une scène bien attendrissante. Cette vieille, octogénaire, que la dame avait recueillie et placée elle-même dans cette maison, ne l'eut pas plutôt aperçue qu'elle lui tendit les bras et la tint em(brassée] en fondant en larmes. C'étaient les larmes de la reconnaissance: je ne pus retenir les miennes.
J'avoue que je n'ai pu laisser cet asile sans un sentiment d'admiration pour le zèle de l'excellente Mme Gamelin, et pour la source où elle a pu puiser la pensée et la force d'âme nécessaires pour accomplir une si bonne œuvre. Quelle est donc cette religion qui inspire d'aussi beaux, d'aussi touchans dévoûments?... Laisser les jouissances du monde, toutes les douceurs et les aisances de la vie, pour se consacrer exclusivement au soulagement de la misère! Et quelle misère, bon Dieu! Celle de la décrépitude la plus dégoû­tante... À peine trouve-t-on chez un parent, chez un ami assez d'attachement et de courage pour surmonter toutes ces répugnances. J'abandonne tous les traités de morale: ils n'en ont jamais donné à ceux qui n'en avaient pas. Je brûle tous les livres de controverses: ils ont fait de la religion une affaire d'esprit, de raisonnement, d'érudition, de calcul, & ils n'ont opéré que je sache aucune conversion à cette religion qui parle bien plus au cœur qu'à l'esprit. Oui, c'est dans ces institutions de la plus pure charité qu'il faut l'étudier, pou la connaître, la comprendre, la chérir et l'admirer. La foi c'est l'amour. Je ne veux plus entrer dans de vaines disputes avec certains beaux esprits que je rencontre assez souvent: je les enverrai où j'ai retrouvé tout ce qu'il fallait pour renouveler chez moi de consolantes convictions, et ces sentimens qui font le bonheur de l'homme dans l'adversité, et qui ont tant allégé les souffrances de ton ami.
J.J. Girouard    (Jean-Joseph)

P.S.  «Je crois que la dame qui vous accompagnait était Madame [Louis-Hippolyte] Lafontaine», une grande bienfaitrice de l'œuvre de la Servante de Dieu et l'épouse du Procureur général .

2012-12-06

DES STATISTIQUES du blog d'Émilie

Au cours du mois de novembre 2012 :

203 personnes sont venues sur le blog venant du Québec ou de l'ensemble du Canada
27 des États-Unis
20 de l'Europe
6 de l'Afrique
8 des Iles (Madagascar, Guadeloupe, Martinique ou autres)

Elles sont venues pour prier Émilie Gamelin et la connaître davantage, ou pour prier la Providence et Notre-Dame des Douleurs, ou pour demander des faveurs.

452 pages ont été lues au cours du mois.

Au total, 15945 pages ont été lues.

Au prochain mois....

2012-11-15

Un témoin de la compassion d'Émilie pour les patriotes...


Voici un document à l'appui du fait de la compassion de la Servante de Dieu envers les prisonniers et leurs familles.


Un premier témoin est Sophie Longtin (1825-1914). Fille du prisonnier Jacques Longtin, elle deviendra plus tard Sœur Jean-Baptiste, s.p., et elle racontera comment elle a visité son père en prison, grâce à Madame Gamelin, le 8 novembre 1838. Nous donnons ci-après ce récit puisqu'il tient lieu d'original. Maintes fois cet épisode fut raconté par des contemporaines de Sœur Jean-Baptiste dont quelques-unes vivent encore aujourd'hui (1888).124 la témoin: Extr.: Vie de Mère Gamelin... (1900) op. cit., pp. 44-46.



«Le 8 novembre 1838, elle [Sophie Longtin] vint à Montréal avec sa mère pour tenter de pénétrer auprès du captif. La permission leur en fut refusée, et leur douleur fut d'autant plus grande que la loi martiale avait été proclamée la veille même, et que des rumeurs sinistres circulaient sur le sort réservé aux infortunés détenus. Dans son affliction, la pauvre femme se rendit chez madame Gamelin pour lui demander conseil et assistance.


«Celle-ci, raconte sœur Jean-Baptiste (Sophie Longtin), ne pouvant amener ma mère à la prison, à cause du refus qu'elle venait d'essuyer, eut la délicatesse de me prendre avec elle pour sa visite quotidienne. Je partis donc avec madame Gamelin, l'aidant à porter ses provisions, dont une part était destinée à mon pauvre père. J'avais le cœur bien gros, et des larmes brûlantes coulaient le long de mes joues, en songeant que j'allais voir mon père bien aimé, prisonnier dans cet affreux donjon, lui si bon et que nous aimions tant!
«Nous traversâmes la cour de la prison entre deux rangées de soldats armés. Le guichetier ouvrit une immense porte en fer et la referma sur nous. Je tremblais de tous mes membres, mais madame Gamelin me rassura avec une bonté toute maternelle.

«Bientôt nous fûmes dans la salle des détenus. En l'apercevant, les prisonniers allèrent au-devant d'elle comme au-devant d'une mère. Elle les salua en leur disant: "Je viens voir comment se portent mes enfants aujour­d'hui!" Pendant qu'elle leur distribuait les messages de leurs familles et ses provisions, parmi lesquelles il y avait du tabac et des friandises, je pus voir mon bon père. Je ne sais ce que je lui dis, mes sanglots m'étouffaient; mais cette entrevue est restée pour toujours gravée dans mon esprit.

«Durant cette longue visite, madame Gamelin fit à ses chers prisonniers une courte lecture de piété, comme elle le faisait toujours; elle récita le chapelet avec eux et, sur le point de partir, leur dit en souriant: «Si vous voulez bien, avant que je me retire, nous allons faire ensemble notre prière du soir.» Et tous ces braves gens, s'agenouillant sur les dalles, mêlèrent une dernière fois dans la prière leur voix à celle de leur ange consolateur.


«Cent douze patriotes subirent leur procès devant la Cour martiale, du 28 novembre 1838 au 1er mai 1839; quatre-vingt-dix-huit furent condamnés à mort; douze furent exécutés; douze, mis hors de cause ou acquittés; trente, libérés sous caution, et cinquante-huit, exilés.»

2012-11-11

UNE PRÉSENCE DANS LES RUES DE MONTRÉAL

Parmi les nombreux organismes à Montréal qui viennent en aide aux itinérants ou à des personnes qui risquent de le devenir, il y a "PRÉSENCE COMPASSION" auquel participe Soeur Annette Coutu, Soeur de la Providence.  Malgré ses efforts, cette métropole, comme d'autres villes dans le monde, doit composer avec le phénomène des gens de la rue:  itinérants de tous âges, ex-détenus(es) et détenus(es) en voie de libération, prostituées, personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou de polytoxicomanie, vendeurs de stupéfiants, gens qui ont tout perdu à cause de la boisson, de la drogue, des jeux de hasard ou suite à une détérioration accrue de leurs condition sociale ou financière.

ÉMILIE ET LES SOEURS DE LA PROVIDENCE ET CHEMIN D'ESPÉRANCE

De son temps, Émilie a vu cette même souffrance.  Femme croyante et active, elle a démontré, de façon concrète, comment agir face à l'urgence des besoins humains, mais d'une manière discrète, pratique et efficace.  Sa confiance en la providence et en la Vierge des Douleurs l'ont inspirée et soutenue.  À cette époque, il n'existait pas de programmes gouvernementaux;  la compassion était l'élément clé et la seule solution pour soulager la misère...les gens aidaient les gens.  Émilie, "La Grande dame de Montréal"  allait, sans hésitation, à la rencontre des plus démunis qui vivaient un profond espoir, de ceux qui manquaient de l'essentiel pour vivre  et même pour survivre.  Émilie, et plus tard ses filles, les Soeurs de la Providence, ont su procurer un toit aux itinérants, aux enfants, aux orphelins, aux malades;  elles ont été pour ceux qui criaient à l'aide, un abri, un chemin d'espérance.  Son charisme a inspiré tant de femmes qui, à leur tour et de toutes leurs forces, ont servi les démunis, dans chacun de leurs rôles à travers le temps et jusqu'à nos jours.

(extrait d'un texte de Lorena Otero)

2012-10-25

Réflexion sur la spiritualité d'Émilie Gamelin

Lorsque Madame Gamelin devint Sœur Gamelin, les traits de sa physionomie spirituelle étaient tout formés. Sa vie antérieure, toute de charité, avait jailli d’une nature broyée tôt par la souffrance; son âme s’était nourrie de la contemplation de Marie au pied de la croix. De le Mère de Compassion, elle avait appris à communier toujours plus au mystère du Christ souffrant dans ses membres. Le cœur de Madame Gamelin uni au cœur de la Vierge compatissante s’ouvre à toutes les souffrances et à toutes les nécessités : destitués de la fortune, déficients mentaux, vieillards, orphelins, prisonniers et bien d’autres… Femme de volonté et de caractère, elle avait mis et développé au service de ses frères, les pauvres, toutes les richesses d’une nature forte, guidée par un zèle ardent allié à la confiance en la Providence et à une force d’action sûre et constante. Par sa consécration à la vie religieuse, Mère Gamelin entre dans la dernière étape de sa vie : elle n’a plus que huit ans à vivre..

Partout on admire cette femme généreuse qui sait embrigader la bonne volonté de tous en faveur de ses privilégiés et la collaboration à ses activités de bienfaisance. De plus, pour satisfaire aux exigences de son amour compatissant à l’égard de ses protégés, Madame Gamelin a vécu un détachement complet de ses biens, de sa personne et même de l’œuvre pour laquelle elle a tout sacrifié. Elle sacrifie même le bien-être de sa vie privée et sociale pour aller vivre avec ses pauvres.

Inspiré des "Notes de retraite de MÈre Émilie Gamelin" Collection Providence

2012-10-03

ÉMILIE...HIER, CELLE QUI EST CHARITABLE POUR LES ORPHELINES


"La femme au coeur attentif " qu'était Mère Émilie Gamelin ne pouvait rester insensible à la détresse des enfants soudainement privés de la présence, de l'affection et des soins de leurs parents.  Le premier orphelinat est fondé en 1844.  Des centaines d'autres sont créés par la suite, à mesure que le congrégation se développe.  Considérées commes les enfants de la communauté, les Soeurs témoignent tendresse et compassion aux orphelines.  La Fondatrice est soucieuse de leur procurer un milieu de vie plus normal que celui du pensionnat.  Elle propose d'organiser leur placement dans des foyers d'accueil.  Elle continuera de veiller à leur bien-être, se réservant la possibilité de les reprendre au pensionnat.

Suite à deux violents incendies qui ont détruit trois faubourgs de Québec, un autre groupe d'orphelines dirigé par les Dames de Charité de cette ville sont amenées à Montréal.  Les Soeurs de la Providence versent une aumône de huit livres pour les sinistrés de ces faubourgs. Le 24 juillet 1846, seize fillettes débarquent au port de Montréal avec des couvertures, couvre-pieds et paillasses, jacquettes et bonnets à coucher, draps, jupes, robes, tabliers, bas, collerettes, chemises, bottines et souliers.  On installe les jeunes filles tant bien que mal à l'Asile, en attendant la fin des travaux de la nouvelle aile. Mère Gamelin qui trouve toujours de la place pour une nouvelle venue, surtout si elle est infirme, reçoit Caroline Baulne, une orpheline de 16 ans souffrant d'épilepsie depuis sa naissance.  Elle sera guérie en 1852, après avoir prié Mère Gamelin et vivra jusqu'à l'âge de 70 ans.

Des retards dans la construction à Québec obligent la secrétaire des Dames de Charité de Québec à demander encore une fois à Mère Gamelin de bien vouloir garder les orphelines jusqu'au mois de mai 1847.
Parmi les orphelines de Québec se trouve une jeune noire souffrant de maladie mentale dont Mère Gamelin va s'occuper avec une particulière affection jusqu'à ce qu'elle soit hospitalisée.  Une autre a été profondément touchée par le dévouement de Mère Gamelin durant son séjour à Montréal, qu'elle voudra comme elle, consacrer sa vie aux pauvres en se faisant Soeur de la Providence.  Quand Mère Gamelin reçoit la lettre de remerciement des Dames de Charité de Québec, pour avoir hébergé les orphelines de cette ville pendant deux ans, l'épidémie du typhus fait ses premières victimes à Montréal et mobilisera bientôt les forces vives de la commuanuté.

ÉMILIE....AUJOURD'HUI.   -    LES ORPHELINES D'AUJOURD'HUI

                       On peut se demander s'il y a encore des orphelines aujourd'hui.
                       La réponse est évidemment "oui " et les Soeurs de la Providence
                       s'en occupent encore.

Au Chili, par exemple, les Soeurs de la Providence ont encore deux orphelinats où elles en accueillent dans un cadre institutionnel.
En Afrique, au Cameroun, les Soeurs de la Providence en côtoient régulièrement et accordent de l'aide à la famille élargie qui les recueille selon la coutume du pays.
En Amérique du Nord  (Canada et États-Unis)  l'assistance apportée à ces enfants revêt des formes plus nouvelles et diversifiées.  Ainsi de l'aide psycho-sociale est plutôt apportée à un parent ou l'autre pour qu'il continue à s'occuper de ses enfants.
L'adoption d'enfants complètement isolés se réalise aussi par l'intermédiaire des agences de service social publiques ou privées au sein desquelles oeuvrent des Soeurs de la Providence.

Mais une nouvelle catégorie d'orphelins est apparue dans nos sociétés occidentales surtout.  Il s'agit des enfants des nombreuses familles éclatées qui ont de la difficulté à garder un contact significatif ave l'un ou l'autre de ses parents après un divorce ou une séparation.  Alors, là où des Soeurs de la Providence travaillent auprès de ces familles ou de ces enfants dans des centres de crise, dans des maisons où l'on accueille des mères avec leurs enfants victimes de violence conjugale, de harcèlement, d'abus de toutes sortes, nous pouvons considérer qu'à la suite de Mère Gamelin, elles d'occupent de nos orphelins modernes.

Puissent ces considérations amener chaque lecteur et lectrice à développer de la compassion pour les enfants de familles désorganisées et éclatées que Mère Gamelin n'aurait pas laissés sans aide.

(Extraits du volume:  Émilie Tavernier-Gamelin, par Denise Robillard)

2012-10-02

Émilie... dans l'Ouest américain

Providence Plaza
 
Le 29 avril 2011, l'Université de Great Falls, Monta­na, a procédé à l'inauguration de Providence Plaza, au milieu du quadrilatère de l'Université. Cette Plaza, qui se veut un lieu de rencontre et une "déclaration de mission en évolution", rend hommage à la charité et au courage des cinq Sœurs de la Providence qui ont voyagé par mer, de Montréal à Vancouver, Washington, en 1856, et à toutes celles qui ont suivi leurs pas.

La Plaza comprend les éléments suivants :

·         Une représentation des cinq chutes d'eau symbolisant les cinq premières Sœurs de la   Providence venues dans l'Ouest (dont Mère Joseph du Sacré-Cœur).

·         Une pièce maîtresse en terrazzo encadrée de la devise, "La charité du Christ nous presse," et représentant les quatre sœurs qui, huit ans plus tard, ont quitté Vancouver, Washington pour prendre la route de l'est vers St. Ignatius, Montana.

·         Une sculpture montrant une Sœur de la Providence entourée d'enfants et intitulée "Apprendre avec amour," symbole de l'implication des Sœurs dans l'éducation. Elle est l'œuvre du regretté Joe Halko, diplômé de l'Université de Great Falls, étudiant et ami de Sœur Mary Trinitas Morin, s.p., professeure d'art.

·         La prière "Providence de Dieu, je crois en toi," qui célèbre la Providence en tant que présence aimante de Dieu, vigilante envers sa création, attentive aux besoins de tous et agissante en nous et par nous."

·         Un vitrail provenant de la chapelle de l'ancien Providence Hospital d'Oakland, Californie, cadeau de la province Mother Joseph, et représentant Saint Vincent de Paul, un important patron de la Congrégation.
Mary Kaye Nealen, s.p.  (Missive Providence décembre 2011)
N.B. Fidèle à son héritage, l'Université de Great Falls a nommé ses résidences étudiantes Vancouver, Montréal, Santiago et St. Ignatius. Avec ses 1074 étudiants, enseignants et personnel auxiliaire, l'Université construit une culture Providence axée sur la justice sociale et le service.

2012-09-25

MESSAGE LUMIÈRE

C'est la fête de la Bienheureuse Émilie Gamelin, une Canadienne qui fonda la communauté des Sœurs de la Providence.


En passant près de son monument, regardez-la avec son panier, prête à tout donner ce qui lui fut donné de la part de notre Dieu-Père-Providence.

L'Évangile, en ce jour de sa fête, est celui du jugement dernier :

« J'avais faim, et tu M'as donné à manger... j'étais en prison et tu es venu Me visiter... »

 Famille Myriam

2012-09-23

EN CE JOUR DE FÊTE

Pour souligner la fête d'Émilie Gamelin, voici un texte reçu d'un ami. Belle réflexion! Un hommage à cette grande dame qu'était Émilie et qui l'est encore de nos jours car son message et son héritage sont toujours d'actualité....!

Année B : lundi 25e semaine ordinaire (litbo25l.12)
Mt 25, 31-40; Mère Gamelin : une sortie de table remarquée

L'incarnation, c'est Dieu qui se courbe très bas pour nous étreindre de son amour. Cet abaissement décrit l'humilité de Dieu. Notre foi clame qu'un Dieu s'est identifié aux affamés, aux assoiffés, aux étrangers, aux prisonniers, aux mal-aimés. Qu'il se laisse voir en eux. Le Dieu Jésus se réjouissait d'être avec les gens simples et ceux qui sont rejetés par leur entourage et la société. Il montrait ainsi sa nature profonde, sa divinité dans un visage de miséricorde, de douceur, de tendresse, de bonté débordante.

Ce qu'a compris Mère Gamelin dans sa contemplation de Jésus, c'est que le Dieu de sa foi lui demandait non pas tant de parler de Lui mais de sortir à la manière d'Abraham, de tout quitter afin que les autres puissent Le trouver en sentant combien il vivait en elle et qu'elle vivait en lui. Sa foi «sorteuse» s'exprimait dans l'imitation de la manière de vivre de Jésus qui n'avait aucun lieu où reposer sa tête. Certains sont baptisés mais ne sont pas chrétiens. D'autres sont baptisés mais demeure en eux le vieil homme étranger à une manière de vivre en relation avec les autres. En Mère Gamelin, l'action se mariait avec la jouissance de Dieu, chacune ne gênant pas l'autre (Tauler).

Le style, c'est l'homme lui-même, écrivait Buffon le jour de son intronisation à l'académie française au XVIIe. La manière de vivre de Mère Gamelin disait ce qu'elle était. Son style de vie était une joyeuse nouvelle rendant visible ce qui débordait de son être même. Elle a donné aux démunis sans pasteur de véritables raisons pour continuer à espérer. Son style de vie a fait que les démunis, les indignés, ont rencontré ce Dieu qu'ils cherchaient et qui les cherchaient. Elle a ennobli leur vie. Elle était un «petit verbe», un paradis recherché, une «église» nourrissante. Elle a été multiplicatrice de pains et aujourd'hui nous récoltons des paniers de ce qui en reste (Mc 8, 1-11). Ce qu'elle a été ne passera jamais.

Si nous ne nous laissons pas surprendre par sa manière de vivre, nous n'écouterons que d'une oreille distraite son combat pour les droits humains qui visait les détresses les plus élémentaires et les plus profondes : la faim, la marginalisation, la vulnérabilité de qui est sans vêtements, les itinérants, les déficients intellectuels. Les pauvres ne lui ont pas pris sa vie, elle leur a donné. Aujourd'hui, et je paraphrase la première lecture, si la connaissance même partielle de Dieu nous intéresse, cela nous oblige à prendre son chemin - sors de ton pays - et oser nous faire proche de tous ces «indignés» qui sont les «représentants» désignés et privilégiés de Jésus pour se faire reconnaître. Pour elle la chair des hommes [était] la chair de Dieu (Jean Sulivan, Les hommes du souterrain, Ddb, p. 217).

Allons plus loin. Ce chapitre 25 de Matthieu indique que la rue, peut-être plus que nos églises, est le lieu de la rencontre de Jésus. Voulons-nous être avec le Christ ? Il y a la prière certes, mais avant tout, il y a l'implication sociale que le père Joseph Moingt appelle l'humanisme évangélique. Le père Guy Paiement, très engagé socialement, répétait souvent que le chrétien a l'obligation de sortir de table. Mère Gamelin a fait goûter et voir comme est bon le Seigneur (Ps 22) en adoptant le comportement de l'homme nouveau (Ep 4,24). En sortant de table.

Pour Mère Gamelin, s'il était nécessaire de mettre tout en commun (Ac 2, 44), il était plus urgent de se dépenser elle-même tout entière, dirait Paul (2 Co 12, 15) parce que ce qui demeure, c'est la charité (1 Co 13, 13) en acte. Elle nous enseigne qu'il n'est pas question d'attendre la mort ou même la fin du monde pour rencontrer Dieu. Elle nous fait goûter que la vie éternelle est déjà commencée en nous. J'étais malade, j'avais faim, j'étais un indigné. Elle fut une «briseuse» de solitude et désirait empêcher que le monde se défasse, pour citer Guy Aurenche, qui a lutté plus de quarante ans pour une terre solidaire.

Elle fut dans notre histoire une petite miette de pain qui a nourri avec presque rien, une petite graine de sénevé devenue ce grand arbre indéracinable malgré les tempêtes de notre histoire récente, que sont les «saintetés» de la Providence. Le Royaume de Dieu ne se manifestera jamais par des éclats de puissance. Il se trouve là où des gestes de justice, de paix et de joie dans l'Esprit saint (Rm 14, 17) sont quotidiennement enfouies dans les cœurs.

Il y a pour nous aujourd'hui, un devoir de mémoire (Jean-Paul II) à nous remémorer tout ce que cette femme d'ici a fait en sortant dehors et que les événements du parc portant non nom nous rappelle. Sors de ton pays et va vers le pays que je t'ai montré. À l'heure où s'ouvre un synode sur l'évangélisation, il s'agit moins de parler haut et fort de Jésus mais de sortir dehors pour semer à tout vent un grand projet, celui d'un humanisme évangélique. AMEN.

Gérald Chaput, un ami d'Émilie



2012-09-12

MÈRE GAMELIN CHEZ LES ARABES


En 1961, un prêtre catholique de rite melkite demande aux Soeurs de la Providence une aide technique pour l'éducation des sourds-muets à Alep, ville située au nord de la Syrie. Après un long temps d'échanges et d'informations de part et d'autre, en 1963 le projet est enfin accepté. Deux Soeurs: Louis-Gérard et Stanislas-Joseph quittent Montréal le 9 décembre vers Beyrouth.  Ces Soeurs se familiarisent avec les habitudes du pays et l'étude de la langue, difficile à apprendre.

Elles se rendent à Alep où elles sont accueillies par le vicaire général et différentes communautés religieuses féminines.  Après une longue préparation, elles commencent l'enseignement à l'archevêché pendant que le Père Giamal est à la recherche d'une école.  Le prêtre catholique avait déjà fait traduire en arabe la prière à Mère Gamelin et agrandir son image.  Quelle joie pour les deux enseignantes!

À cause de difficultés allarmantes de guerre entre Israël et la Syrie, les Soeurs doivent quitter avec tristesse en 1965.  Heureusement Mère Gamelin a permis que leur méthode d'enseignement continue après leur départ.  LA PROVIDENCE ÉTAIT LÀ.
(tiré du volume:  Les aventurières de l'ombre)


2012-08-06

PATIENCE, LA SOUPE S'EN VIENT...

Souvenir d’un heureux jour: 7 octobre 2001

Nous étions à quelques heures de la Béatification d’une grande dame de chez nous : Émilie Gamelin; ce midi-là, j’empruntai la sortie du métro Berri-Ste-Catherine et je trouvai ma ville endimanchée par la joie du jour. J'eus le bonheur de contempler une initiative d'une rare élégance.

Chacun sait qu'à cet endroit, dans ce cubicule de verre, inondé de lumière, trône une femme admirable, toute en bontés diverses et en vertus consommées, celle que l'on appelle tout bonnement Mère Gamelin, de son nom original : Emilie Tavernier, veuve Gamelin, fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Providence.

Elle fut, chacun le sait aussi, «La providence des pauvres», qu'elle sut servir avec tant de générosité et d'amour. Car cette Montréalaise portait en elle la bonté comme un talisman. Donc en sortant de la station de métro, j'aperçus la «bienheureuse» béatifiée à Rome quelques heures plus tôt. Quelqu'un avait déposé une rose jaune dans sa main droite. C'était d'une rare poésie! Comme si le bronze, signé Raoul Hunter, était devenu vivant. Il suffisait d'un peu d'imaginaire pour deviner qu'il y avait du pain chaud, dans son panier. En femme devancière et avisée, elle s'était présentée là et elle prenait plaisir à consoler les pauvres et les quêteux du quartier en leur disant : «Patience, la soupe s'en vient...»

Par la magie du moment, j'ai senti une odeur savoureuse dans l'air ambiant. Il y avait là, près d'elle, un groupe de jeunes gens, subjugués, eux aussi, par la rose qu'une main diligente avait déposée, et qui, comme dans la chanson, reprenait silencieusement le refrain : «L'important, c'est la rose, je crois.»

Je m'empressai de serrer la main ouverte de Mère Gamelin et de lui dire tout haut «Chère Mère, les épreuves de toutes sortes firent votre grandeur. Continuez donc de nous enseigner la formule indéclassable de conjuguer le verbe «aimer» au présent de nos jours et de nos petites misères. Et ne cessez jamais d'être ce que vous serez toujours, dans la mémoire des montréalais reconnaissants».
Gilbert Lévesque
(Échos d’Émilie, Archives)

2012-07-30

Émilie Gamelin, femme de compassion

Une femme a jeté un long regard sur les souffrances de ses compatriotes et a multiplié sa présence, son appui, son action, pour leur permettre de croître ou de simplement vivre.
Dans les années 1830-1850, on ne peut soupçonner ce que la ville cache de souffrances multiples, de coeurs brisés. Une population indigente gémit en certains quartiers; des hommes, des femmes, des enfants même n'ont d'autres chances de survie que ce qu'on veut bien leur donner.
Cette femme, Émilie Tavernier-Gamelin s'est engagée d'un pas alerte sur la route des sans-pain, des sans-logis, des sans-voix. Elle a entendu leur appel, elle a voulu vivre pour eux et avec eux le reste de ses jours. Elle est née tout près d'eux et les a vus bien des fois frapper à la porte de sa demeure. Elle a grandi en apprenant à accueillir ceux et celles qui ont faim, qui connaissent la solitude et le manque d'amour.

Marie, Mère de compassion, s'est révélée à elle et, en femme courageuse, elle s'est engagée à sa suite, et comme laïque et comme religieuse, sur les voies d'une compassion agissante.
Maintes fois aussi alors qu'elle est devenue Soeur Émilie Gamelin, elle est entrée à l'église Notre-Dame et est venue frapper à la balustrade pour rappeler au Seigneur que ses pauvres n'avaient plus de pain. Ils sont là, dix, vingt, trente, qui attendent d'elle leur subsistance; elle a tout donné ce qu'elle possède et croit que Dieu-Providence prendra soin d'eux. Et Il le fit....
Il y a encore aujourd'hui de ces souffrants de la faim et de la solitude et il y des femmes fortes et compatissantes qui leur apportent un peu de soulagement... Savons-nous les reconnaître?
Inspiré du vidéo "FRUITS DE LA VIGNE"

2012-07-29

Louanges à la Vierge des Douleurs

Notre-Dame- des- Sept-Douleurs,
toi qui fus intimement liée à la mission de Jésus-Christ, ton Fils,
ce qui nous est source d'inspiration,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi qui as participé de façon spéciale à la mort et à la résurrection
de Jésus pour le salut de nous tous et de l'humanité entière,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame des- Sept-Douleurs,
toi qui fus la première à accueillir dans la foi, l'amour personnel
de Jésus et à partager ta compassion pour tous les humains,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des- Sept-Douleurs,
toi qui nous es un modèle de prière et d'abandon à la Providence,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi dont la confiance en l'amour de Dieu et ton espérance inébranlable
jusqu'au pied de la croix, nous enseignent à demeurer fermes dans
l'espérance et disponibles à l'esprit,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi qui as été un modèle de courage et de compassion pour la bienheureuse
Émilie Gamelin durant son oeuvre de charité,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
nous avons comme mission de proclamer le mystère de ta compassion
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!



Réflexion sur le Vierge des Douleurs:

http://www.sdssm.org/homelies_20072008/Jn19_25-27_20070915.pdf

Film de la Vierge des douleurs

2012-07-28

UNE FIGURE QUI ÉMERGE... Émilie Gamelin

Au début du 19e siècle, dans les années 1836-37, des années de trouble au Canada français, pendant que les hommes sont aux armes, que certains d’entre eux sont faits prisonniers, d’autres pendus en public ou bannis ou déportés, les femmes mènent un combat social, humanitaire et de généreuse bienfaisance. Parmi elles, une figure émerge, celle d’Émilie Tavernier Gamelin.

Mariée en 1823, mère de trois garçons qu’elle perd en peu d’années, veuve après 4 ans de mariage seulement! Ça fait beaucoup de morts en peu de temps !

Émilie se tourne alors vers la Vierge des Douleurs qui a connu la mort de son Fils au pied de la Croix. Désormais et de plus en plus clairement, c’est à soulager la souffrance des autres que Émilie va se consacrer. Elle s’occupe de l’idiot Dodais que son mari lui a légué en gage de leur amour, elle visite les pauvres et donne assistance aux besoins qu’elle rencontre.

La pauvreté sévit partout; les problèmes de mères abandonnées, de vieilles esseulées, amènent Émilie à ouvrir un refuge sur la rue St-Laurent, à Montréal, pour les femmes malades, âgées et pour d’autres, mendiantes, vagabondes. Elle s’implique personnellement mais aussi sollicite des dons auprès de ses amies de la société bourgeoise. La solidarité des femmes dépasse les appartenances, les opinions politiques, la langue ou la confession religieuse. Émilie prend aussi l’habitude d’aller visiter les prisonniers politiques à la prison Au Pied-du-Courant. Connue des gardiens de prison, elle peut apporter de la nourriture, des vêtements, des nouvelles des familles, des lettres.

Avec Émilie, nous avons besoin d’apprendre à aimer et à servir cette humanité souffrante en commençant par les plus pauvres, qu’ils soient prisonniers, enfants abandonnés, mères laissées seules ou vieillards oubliés. Émilie a fait de sa vie une vie offerte à l’amour et au service d’autrui. Elle a construit sa vie dans une époque tourmentée. Elle a drainé dans son sillage d’autres familles et c’est beaucoup grâce à elles que nos ancêtres ont repris le goût de vivre et ont levé la tête. Que leur mémoire renouvelle en nous l’espérance!

(André Beauchamp, extraits)

2012-07-17

LIBÉRER LE TRÉSOR


Quels parents n’ont pas dit un jour à leur enfant nouveau-né : ‘’Mon beau trésor’’!

Créatures de Dieu, tous les humains, de tout âge ou de toute condition SONT des trésors et PORTENT en eux des trésors d’amour à faire grandir en eux, de talents et d’aptitudes à développer, pour que le Monde soit plus beau et  la Terre  plus agréable à habiter.

Pourtant, dans nos communautés, nous rencontrons des personnes dont les trésors n’ont pas eu le privilège d’être reconnus. Pour ma part, je veux parler ici de personnes nées sourdes ou devenues sourdes dans le bas âge, de sorte que leurs trésors intérieurs ont été développés plus lentement : le langage plus difficile à acquérir, la communication plus limitée, les relations avec les autres presque impossibles à établir. Jusqu’à……..

Un jour, des personnes -comme L’Abbé Michel de l’Épée-, éducatrices de cœur et de profession, se sont donné la mission de ‘’libérer le trésor’’ que les enfants sourds devaient certainement porter en eux; mais par quelle clé ouvrir ce coffre précieux ?  Au milieu du 18e siècle, ce prêtre français, l'Abbé de l'Épée,  prit l’initiative d’ouvrir une école afin de développer les enfants sourds à partir de leur propre langage, celui des signes. Ce fut le début d’une longue aventure : de recherches, d’expériences, de méthodes diverses, de découvertes techniques, de possibilités d’apprentissage, autant en Europe que chez nous, en Amérique, et jusqu'à maintenant, au 21e siècle.

Émilie Gamelin, attentive à tous les besoins, fut sensible à la présence d’enfants sourds dans son entourage et permit à l’une de ses compagnes de Communauté, Albine Gadbois, d’aller passer un an à New-York pour se familiariser avec le langage des signes et avec des méthodes appropriées d’enseignement.

C’est peu à peu, au fil des ans et des siècles, grâce à une foi inébranlable en l’être humain, que se sont brisées les entraves et développées les richesses de toute une population spéciale de personnes apparemment dénudées de richesses et de talents.

LIBÉRER LE TRÉSOR, c’est aussi le nom d’une exposition que l’on peut visiter au Centre International des Sœurs de la Providence, en téléphonant au 514-334-9090.

Texte inspiré de la brochure LIBÉRER LE TRÉSOR, Les Sœurs de la Providence et l’éducation des filles sourdes.













2012-07-03

Émilie hier... Héritage, aujourd'hui


Émilie .... Hier

Celle qui est charitable...

pour les aliénés

Quand, en 1852, les Sœurs de la Providence ouvriront un  hospice d'aliénés à la ferme Saint-Isidore, de la Longue -Pointe. On y accueillera dix-sept patients et patientes dont huit venaient de l'Asile de la Providence. Depuis 1845, Mère Gamelin avait recueilli des malades mentaux dans la petite maison située dans l'enceinte du jardin de l'asile... La résidence avait été réaménagée pour héberger trois aliénés, un homme et deux femmes, confiés aux soins de sœur de l'Assomption (Catherine Brady)...     

Cette initiative de Mère Gamelin marque le début modeste de l'œuvre la plus considérable des Sœurs de la Providence. Après la mort de l'idiot Dodais, que lui avait confié son mari, Émilie avait toujours recueilli avec la plus profonde affection les malades mentaux qui lui étaient confiés. La médecine de l'époque, encore plus impuissante que celle d'aujourd'hui, ne réussissait guère à les soulager ou à les guérir. On devait le plus souvent se contenter de les interner et de les lier quand ils étaient violents et représentaient une menace pour eux-mêmes ou pour leur entourage. Mère Gamelin et ses filles vont tenter de suppléer à ces carences par la bonté, la douceur et  l'affection.

Lors de ses visites régulières à la prison, madame Gamelin avait l'habitude de s'arrêter auprès des "insensés" et leur apportait soins et affection. En endossant l'habit de religieuse, elle n'avait pas renoncé à ces visites. En 1846, le DR J.B.C. Tresler, médecin à la prison de Montréal, déplore alors la situation  pitoyable des malades qui se trouvent à la prison et souhaite qu'une institution religieuse les prenne en charge. Il signale à Mgr Bourget qui s'apprête à partir pour 1'Europe, que les frères de Saint-Jean de Dieu se spécialise dans le soin de ces malades. Il lui transmet aussi les données du dernier recensement: le Bas-Canada compte 950 idiots, 308 aliénés. L'évêque, qui avait  déjà projeté d'établir, dans son diocèse, deux maisons pour ces malades, une pour les hommes et une pour les femmes, visitera l'établissement des Frères à Lyon, le 11 décembre 1846...

Dans le Mandement qu'il adresse aux Sœurs de la Providence le 15 mai 1846, après sa deuxième visite pastorale, Mgr Bourget écrit: "Continuez avec zèle l'œuvre des insensés et n'oubliez rien pour améliorer le sort de ces infortunés." Il leur recommande de visiter la prison de l'Hôpital Général .... aussi souvent "qu'elles le pourront" en attendant de pouvoir réaliser l'œuvre plus importante qu'il entrevoit...

Les autorités religieuses ne sont pas les seules à s'alarmer de l'abandon des malades mentaux. "Depuis 1835, de nombreuses pressions sont faites par de hauts dignitaires, sans succès, pour ouvrir une maison à Montréal."

En 1849 le moment semblait venu de se consacrer "pour de bon",  aux œuvres si nécessaires des aliénés et des prisonniers. Mme Gamelin communique les grandes lignes de ce projet à Louis.-H. Lafontaine. Elle a besoin de l'aide financière du gouvernement pour le mettre à exécution. Les sœurs accepteraient de s'occuper des insensés, écrit-elle, si le gouvernement consentait à les aider à bâtir une maison sur leur terre de la Longue-Pointe.... Deux sœurs et un prêtre iront à "l'Hospice des Insensés" de Boston et à celui de Baltimore... en mai 1850. L'œuvre des  aliénés s'épanouira à la Longue-Pointe, (futur St-Jean-de-Dieu et futur L-H Lafontaine) après la mort de la fondatrice.

 Texte : Émilie Tavernier-Gamelin, par Denise Robillard, pp  217-219- 277-278

Pour des informations sur l'Hôpital Louis-H Lafontaine:

2012-06-12

FONDATION RONCALLI


L’année 2012 (octobre 1962), marque le 50e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II par Jean XXIII.  Sa bonté, sa simplicité et son ouverture le font encore apprécier par tous les humains de bonne volonté et depuis, plusieurs paroisses, écoles, rues, parcs ont été placés sous le vocable du bon Pape Roncalli.

Plus tard, en 1974, suite à la vente de plusieurs de leurs écoles et hôpitaux, les Sœurs de la Providence ont établi la Fondation Internationale Roncalli pour prolonger leur action en faveur des pauvres, selon le charisme de leur fondatrice Émilie Gamelin, notamment pour appuyer des projets dans les pays sous développés.

Une autre Fondation du nom de leur Fondatrice a été mise sur pied par la Communauté, pour soutenir l’œuvre du Mont-Providence de Montréal, dont elle était propriétaire, en faveur des enfants déficients; le Mont-Providence est devenu, en 1969, l’Hôpital Rivière-des-Prairies, maintenant sous la gérance de personnes laïques.

Ainsi l'Héritage d'Émilie Gamelin se prolonge jusqu'à nos jours, de différentes façons: une dame distribue images et prières, au pied de son monument; un ami passe tous les jours devant sa statue et lui donne la main en lui demandant sa compassion envers des plus démunis.

Le Pape Roncalli et Émilie Gamelin, béatifiés tous les deux par Jean-Paul II, sont réunis dans la Lumière et nous convient dans le coeur de notre Père Providence.

Claude A. (texte adapté)




2012-06-10

QUI ÉTAIT ÉMILIE GAMELIN? (article traduit, paru dans THE GAZETTE le 22 mai 2012)


Enfants de la rue, itinérants, manifestants de toutes sortes, voilà la place Émilie Gamelin, un carré sombre avec un échiquier géant entre la rue Berri, le boulevard de Maisonneuve, la rue St-Hubert et la rue Ste-Catherine est.  L'espace extérieur est le point de ralliement d'où les marches nocturnes des étudiants en grève ont commencé il y a 14 semaines.

Qui était Emilie Gamelin et pourquoi cet endroit du centre-ville abritant manifestants et mendiants porte-t-il son nom?  Émilie Tavernier Gamelin (1800-1851) a perdu son mari et ses trois enfants à l'âge de 27 ans emportés par la maladie.  Riche et seule, elle s'est consacrée à des oeuvres de charité et en 1830 elle ouvre un refuge pour femmes âgées au coin des rues St-Laurent et Ste-Catherine.  En 1841, Émilie Gamelin achète une grande propriété là où se trouve actuellement la Place Emilie-Gamelin.

En 1843, l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, fonde un Institut religieux, les Soeurs de la Providence;  Émilie Gamelin était en charge de cet Institut.  Pendant plus de 120 ans les Soeurs de la Providence ont servi des millions de bols de soupe à l'Asile de la Providence, maison située sur le même quadrilatère jusqu'en 1964, date de la démolition pour la construction de la station de Métro Berr-Uquam.

Émilie Gamelin est morte du choléra en 1851, mais son oeuvre se poursuivit:  l'Asile des aliénés, Hôpital St-Jean-de-Dieu, devenu Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine.  Les Soeurs de la Providence ont également géré une institution pour enfants, Mont Providence rebaptisé Hôpital Rivières-des-Prairies.

Émilie Gamelin fut béatifiée par le Vatican grâce à la guérison miraculeuse d'un jeune garçon de Joliette qui souffrait de leucémie dans les années 1980.

Après la démolition de l'Asile de la Providence, le site a servi de terrain de stationnement pendant environ trois décennies.  En 1993, la ville transforma ce même quadrilatère en une place publique qui sera rebaptisée en l'honneur d'Émilie Gamelin en 1996.  Durant cette même année, la ville prend des mesures sévères contre les jeunes de la rue et les sans-abris qui occupent l'endroit en imposant un couvre-feu après l'heure réglementaire et l'interdiction des chiens.

En 2000, les Soeurs de la Providence font don à la ville de la statue d'Émilie- Gamelin qui se trouve à l'entrée de la station de Métro Berri-Uquam, rue Ste-Catherine.

2012-06-06

L’ITINÉRAIRE FÊTE SES 18 ANS


Tout un ‘’itinéraire’’ qu’a parcouru ce journal de rue, même s’il reste beaucoup à faire pour promouvoir la justice sociale. Ce n’est encore qu’un début !

Nous allons continuer à développer notre magazine pour en faire un outil de réinsertion et de promotion de valeurs positives, pour améliorer notre monde. Nous voulons changer le monde, un lecteur à la fois.

Ce sont les individus, plus que les Gouvernements et les Sociétés, qui feront la différence. Une personne à la fois, une personne qui en influence une autre et qui réalise toute la force qu’il peut y avoir en un seul homme ou une seule femme, quand la justice est l’objectif final.

Serge L.
A sa façon et en son temps, Émilie Gamelin a travaillé à la promotion de la justice, dans son milieu, en faveur des femmes, des enfants, des démunis, des immigrants. Elle a changé le monde et son influence dure encore, nous n'avons pas fini d'approfondir son héritage.

BONNE FÊTE À L’ITINÉRAIRE

(Publié avec l’autorisation de l’Itinéraire)

2012-05-31

Chapelet ou Couronne des Sept Douleurs de Marie


       Regardez et voyez s'il est une Douleurs semblable à la mienne (Lm 1,12)

Ce chapelet se dit en récitant sept sextaines, composées chacune d'un Pater et de sept Ave et en méditant les Sept Douleurs principales de la Très Sainte Vierge.

Au début, dire: Mon Dieu, je t'offre ce chapelet en l'honneur des Sept Douleurs principales de Marie, pour ta plus grande gloire, pour ma conversion et la conversion ou l'adhésion parfaite de tous les hommes de la terre à ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ, notre Salut, et notre unique Voie pour aller en Toi avec le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. 1 Pater, 3 Ave

Entre chaque septaine, dire: Mère pleine de Miséricorde, gardez présentes à mon cœur les souffrances de Jésus dans sa Passion.

1re DOULEUR. — La Prophétie de Siméon. La Très Sainte Vierge ayant présenté son Fils unique au Temple, le saint vieillard Siméon lui dit: Cet Enfant sera en butte à la contradiction; et vous-même, un glaive transpercera votre âme. Par ces paroles, il lui annonce la Passion et la Mort de Jésus-Christ Notre-Seigneur. 1 Pater, 7 Ave.

2e DOULEUR — La Fuite en Égypte. La Très Sainte Vierge est obligée de fuir en Égypte, pour soustraire l'Enfant Jésus à la persécution du cruel Hérode, qui le cherche pour le mettre à mort. 1 Pater, 7 Ave.

 3e DOULEUR — La Perte de l'Enfant Jésus. La Très Sainte Vierge, au retour des fêtes de Pâque, ne trouve plus l'Enfant Jésus, et pendant trois jours entiers le cherche avec saint Joseph dans la plus grande affliction. 1 Pater, 7 Ave.

4e DOULEUR — La Rencontre de Jésus. La Très Sainte Vierge rencontre Jésus sur le chemin du Calvaire, et le voit portant sur ses épaules déchirées la lourde croix à laquelle il va être attaché pour notre salut. 1 Pater, 7 Ave.

 5e DOULEUR — Le Crucifiement de Jésus. La Très Sainte Vierge voit Jésus cloué à la croix, répandant son sang par toutes les plaies dont son corps est couvert et mourant enfin après trois heures de cruels tourments. 1 Pater, 7 Ave.

 6e DOULEUR — La Descente de Croix. La Très Sainte Vierge, après avoir vu le Cœur de son divin Fils percé de la lance, reçoit son corps inanimé sur ses genoux. 1 Pater, 7 Ave.

7e DOULEUR — La Sépulture de Jésus. La Très Sainte Vierge accompagne au tombeau le corps très saint de son Fils, et voit la lourde pierre roulée à l'entrée du sépulcre. 1 Pater, 7 Ave.

''Les Compagnons de Jésus et de Marie''

Film sur la Vierge des Douleurs

2012-05-24

LES 10 MESSAGES LES PLUS LUS, sur le blog d’Émilie :



1. Bienheureuse Émilie      1836 fois
2. Pour obtenir une faveur  960
3. Prière à la Providence    663
4. Une faveur à obtenir : Neuvaine 616
5. Sœur Émilie Tavernier-Gamelin  154
6. Le chapelet des 7 Douleurs        136
7. Émilie Gamelin et N.D. des Douleurs       115
8. Les amies d’Émilie                                  112
9. Mère Gamelin-Métro Berri-UQAM         98
10. Anniversaire du décès d’Émilie Gamelin  76

Invitation à lire ces messages plus bas et.... beaucoup d'autres

Bienvenue !



De Dodais à Louis-H. Lafontaine


M. Jean-Baptiste Gamelin, époux d’Émilie, avait légué à son décès, après 4 ans seulement d’union conjugale, tous ses biens à sa femme. Dans ce legs universel, il avait compris un don singulier,  Dodais,  un pauvre idiot dont il avait pris soin.


Ceux qui ont vu ce pauvre idiot attestent combien il était rebutant aux yeux de la nature. Impuissant à se rendre le moindre soin, ne pouvant que marmotter des sons confus et inintelligibles, il n'avait pas même conscience de son existence. 

Mme Gamelin accepta ce legs comme un présent de Dieu et un gage de son amour pour son époux. Elle logea convenablement le pauvre idiot dans une petite maison attenante à son jardin et pour s'assurer que rien ne manquerait à ses besoins, elle appela auprès de lui sa mère dont elle abritait du même coup l'indigence. Mme Gamelin visitait souvent son pensionnaire et lui prodiguait les soins de la charité la plus délicate. N'était-ce pas là comme l'humble et lointain commencement d'une œuvre qui devait prendre plus tard un si grand développement dans la communauté qu'elle allait fondée en 1843. (Hôpital St-Jean de Dieu-Louis-H Lafontaine).


Le ciel voulut récompenser un si touchant dévouement. Avant de mourir , l'idiot recouvra un instant assez de lucidité pour acquitter sa dette de reconnaissance envers sa bienfaitrice. Il lui dit d'une voix parfaitement intelligible: "Madame, je vous remercie de toutes vos bontés pour moi. Je vais mourir, je m'en vais au ciel; je prierai pour vous." Puis, montrant de sa main débile sa mère qui était à ses côtés , il ajouta, comme pour la lui recommander : "C'est ma mère!" Ce fait ne fut révélé qu'après le décès de Mère Gamelin. ("Vie de Mère Gamelin")


Très tôt, à l’Asile de la Providence, on doit aménager une salle baptisée Saint-Jean-de-Dieu, pour recevoir « les idiotes et les infirmes les plus pitoyables. » Les chroniques d’époque notent la « crainte qu’inspirait la vue de ces malheureuses ». Aussi, quand Mère Gamelin, devenue religieuse entre temps, décide en 1850 de faire un voyage à Baltimore, c’est pour y voir comment fonctionnent les établissements pour aliénés. Sa mort en 1851, n’arrêtera pas chez ses sœurs l’idée de poursuivre ici l’établissement d’une maison de ce genre.
Réf : « Un héritage de courage et d’amour 1873-1973 » publication officielle du Centenaire de l’Hôpital St-Jean-de-Dieu, » 


L’Hôpital Saint-Jean de Dieu
Fondé en 1873, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu est issu d’une entente la Congrégation des Sœurs de la Providence et le gouvernement du Québec qui confie à la Congrégation le soin de vêtir, d’entretenir et de soigner les malades mentaux. Sœur Thérèse de Jésus (née Cléophée Têtu) est l’âme et la directrice de cette importante institution dans l’histoire de la santé au Québec.

Les Sœurs de la Providence ont déjà une longue expérience du travail auprès des malades mentaux. Mère Émilie Gamelin en a accueilli à l’Asile de la Providence dès 1845. En 1852, la ferme Saint-Isidore avait été aménagée pour recevoir 17 aliénés. En 1863, une annexe qu’on nomme Saint-Jean de Dieu est construite et ajoutée à un couvent des Sœurs situé dans l’Est de Montréal. La construction de l’Hôpital Saint-Jean de Dieu se fera sur le site de ce couvent à partir des années 1870.

En 1897, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu devient une municipalité civile autonome ainsi qu’une paroisse canonique du diocèse de Montréal. On y retrouve 183 religieuses, 141 laïques, trois médecins, deux aumôniers et 1579 patients. La direction de l’Hôpital se tient à jour en visitant d’autres établissements analogues en Europe. À cette époque, le pourcentage de guérison tourne autour de 40 % par an.
Plusieurs écoles vont voir le jour à Saint-Jean de Dieu : école d’infirmières spécialisées en psychiatrie, d’infirmières-auxiliaires, école normale médico-pédagogique, école Émilie-Tavernier (destinée aux patients), école de technologie médicale, cours pour les préposées aux malades.
En 1975, soit après un peu plus 100 ans d’existence, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu voit partir peu à peu les Sœurs de la Providence à la suite de la réorganisation de ses services. L’institution prend le nom de Hôpital Louis-H.-Lafontaine en 1976.

Pour en savoir plus :www.hlhl.qc.ca

http://www.sprovidencegamelin.com/faisons.html

2012-05-22

PRIÈRE À LA PROVIDENCE


O divine Providence, qui as mis au cœur de Mère Gamelin une charité compatissante envers toutes les misères, et qui lui as inspiré une vraie communion à la Vierge des Douleurs, daigne écouter nos prières. Glorifie au plus tôt ta fidèle servante Mère Gamelin; fais qu’à son exemple, nous soyons fidèles à la mission que tu nous confies; sensibilise nos cœurs à la souffrance humaine; mets en nos âmes le désir de travailler à te faire connaître ici-bas, et accorde-nous, si telle est ta Volonté, la faveur que nous sollicitons par son intercession. Amen

Gracieuseté de la Famille Shefteshy

2012-05-21

PATRIOTES ELLES AUSSI

La rébellion de 1837-39 est une page tragique de notre histoire. Tant d’hommes blessés, condamnés, tués pour leur seule exigence de la justice. Arrachés à leurs épouses, à leurs enfants. Julie Papineau, une des plus connues, de même que Henriette Cadieux .

MAIS QU’EN EST-IL DES AUTRES FEMMES ?

Certaines livrées à elles-mêmes, jetées à la rue, dénudées. Du jour au lendemain, elles n’ont plus rien : Esther St-Germain, Émilie Berthelot, Mme Benjamin Maynard, Esther Lanctôt, Julie Turcot.

Les femmes de patriotes avaient fort à faire, aussi leurs amies, des bénévoles, des âmes généreuses.

Parmi elles, MADAME ÉMILIE TAVERNIER, devenue par la suite MÈRE GAMELIN, au coeur attentif, au point que les patriotes la surnommeront leur bienfaitrice, puis L’ANGE DES PRISONNIERS. Grâce à la soupe qu'elle leur fournira tous les jours, elle leur permettra de survivre.

Pour sauver les hommes, les femmes étaient prêtes à tout. De nombreuses requêtes furent envoyées à John Colborne. Leur vie ne tenait à rien. Pour que l’insurrection cesse, il fallait donner l’exemple, pousser ‘les insoumis’ à la potence, sur la place publique. Pour surmonter l’inacceptable, les femmes n’avaient que la foi, la prière. Combien de neuvaines n’ont-elles pas faites. Certaines femmes, en silence, ont dû offrir leur vie pour sauver celle d’un fils, d’un époux, d’un père. Les femmes écoutaient, entièrement absorbées par les paroles de leurs hommes, les dernières qu’elles entendaient. Beaucoup d’entre elles ne se remarieront jamais et voueront toute leur vie un culte à ces êtres morts en héros.

Bien des mots n’ont pas besoin d’être ‘féminisés’ pour exister à part entière. Ainsi le mot PATRIOTE. Les rebelles de 1837-39 étaient aussi des femmes, DES PATRIOTES, avec un grand P.

Marie D. (Revue Madame)

2012-04-05

CHEMIN DE CROIX Jésus et Émilie

1re station : LE CÉNACLE

Comme les disciples partagent avec Jésus un dernier repas, au soir de sa vie,
Émilie obtient de son frère de pouvoir dresser une table, ‘la table du roi’, pour recevoir les démunis de son milieu et leur offrir quelque nourriture.
Donne-nous, Seigneur la compassion envers toute personne dans la souffrance. Amen.

2e station : LES FEMMES

En rencontrant des femmes sur le chemin de sa Passion, Jésus leur dit de ne pas pleurer sur elles-mêmes.
Émilie, après la mort de son époux et de ses trois enfants, ne reste pas là à pleurer, elle recueille chez elle des femmes âgées, infirmes et seules.
Donne-nous, Seigneur, de ne pas nous attrister sur nos problèmes, mais de regarder autour de nous pour découvrir les besoins du monde de notre temps. Amen

3e station : CHEZ PILATE
Jésus est jugé par Pilate qui le laisse aux mains de ses ennemis pour qu’il soit crucifié.
Émilie est jugée par son évêque qui lui fait parvenir une lettre de 22 griefs et la menace de la laisser à elle-même, avec son œuvre commencée et sa Communauté déjà fondée.
Donne-nous, Seigneur, l’humilité nécessaire pour affronter certains jugements de notre entourage. Amen

4e station : LA CROIX
Les bourreaux déposent, sur les épaules de Jésus, une lourde croix qui deviendra son lit de mort.
Émilie accepte le lourd poids des jugements des siens et se confie au Dieu Providence.
Donne-nous, Seigneur, la force dont nous avons besoin pour supporter les souffrances qui nous viennent parfois de nos proches. Amen.

5e station : MARIE
Marie est là debout au pied de la croix sur laquelle son Fils Jésus meurt et sauve le monde.
Émilie a maintes fois contemplé Marie debout dans sa souffrance et associée à la Mission de son Fils. Pour elle, Marie devient la Vierge des Douleurs, son modèle et son inspiration dans son action auprès des démunis, des orphelins, des immigrés, des prisonniers.
Donne-nous, Seigneur, la grâce d’une contemplation qui pousse à l’action et au service de toutes personnes. Amen

6e station : LA MORT
Jésus est condamné à mort pour s’être dit ‘Fils de Dieu’.
Émilie contracte une maladie mortelle pour s’être donnée, avec ses compagnes, au soin des étrangers migrant dans sa ville.
Donne-nous, Seigneur, de nous donner, au maximum de nos possibilités, pour des personnes dans le besoin, même si notre engagement n’est pas toujours reconnu. Amen

7e station : LA MISSION
Jésus sort du tombeau et apparaît, ressuscité, à Marie-Madeleine, à ses amis et leur confie la Mission d’annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier.
Émilie revit et se prolonge en ses œuvres encore aujourd’hui, dans plusieurs régions du monde, dans sa Communauté, dans les associés et amis pour que la Bonne Nouvelle de l’Amour du Père Providence soit annoncé partout.
Donne-nous, Seigneur, la grâce de sortir de nos tombeaux, paresse, léthargie, indifférence, et d’aller, avec Marie, vers nos frères et sœurs pour leur annoncer l’Amour de ton Cœur pour le monde. Amen.

(Inspiré d'un chemin de croix, OMI, Québec