2011-08-30

Un JUBILE S'ESTOMPE..

DES ANNIVERSAIRES S'ANNONCENT...



Les feux du Jubilé d'Or de la Cause de Mère Gamelin (1960-2010) s'éteignent
doucement... alors que d'heureux anniversaires pointent à l'aurore de 2011, pour
célébrer notre bienheureuse Mère et fondatrice.
170e anniversaire
« Bill d'Incorporation de l'Asile de Montréal pour les femmes âgées et infirmes »
 18 septembre 1841-2011

Le 7 août 1841, Madame Gamelin et ses collaboratrices avaient fait des démarches
en vue d'obtenir une charte civile pour la Maison de la Providence. Cette charte est
accordée le 18 septembre 1841, et la corporation prend le nom de « Corporation de
l'Asile des femmes âgées et infirmes de Montréal ».
Mis au courant de cette démarche, à son retour d'Europe, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, y voit un signe providentiel et dévoile son projet de faire venir des religieuses pour assurer la permanence de l'œuvre de Madame Gamelin qu'il considère comme « une œuvre très importante pour le diocèse ».
À partir de 1843, année de la fondation de la communauté religieuse des Sœurs de
la Providence, les œuvres de la Providence ont continué d'évoluer sous cette corporation jusqu'en 1861. Ce n'est que le 18 mai 1861 que la charte fut amendée pour adopter le nom de : Sœurs de l'Asile de la Providence de Montréal. Le 10 juin 1884, un Acte pour refondre et amender les actes précédents de ladite corporation est décrété par la législature du Québec et dorénavant le nom corporatif devient : La Communauté des Sœurs de Charité de la Providence. Cette corporation-mère existe encore aujourd'hui au niveau de l'Administration générale de la Congrégation.




160e anniversaire
 Décès de Mère Émilie Tavernier-Gamelin
23 septembre 1851-2011
Victime de l'épidémie de choléra qui sévit à Montréal et aux environs, Mère Gamelin,
enflammée par sa charité, rend son âme à Dieu, le 23 septembre 1851, après douze
heures de maladie, laissant à ses filles, comme testament spirituel, ces trois simples mots:

 « Humilité, simplicité, charité ».
(Dernières paroles de Mère Gamelin adressées à ses filles)  le 23 septembre 1851, au moment de rendre l'âme.
Dans l'après-midi du 24 septembre 1851, après les funérailles, Mgr Bourget visite les
Sœurs pour les entretenir des vertus de leur fondatrice, et leur dit: « Ayant fait passer
votre mère par de rudes épreuves pour purifier sa vertu, j'ai par là contracté une vraie
obligation de révéler après sa mort les solidesvertus que renfermait sa belle âme, et qui
sont restées cachées jusqu'à ce jour».
10e anniversaire
Béatification d'Émilie Tavernier-Gamelin
7octobre 2001-2011
Sous un soleil radieux, le 7 octobre 2001, les pèlerins, venus des quatre coins
de la planète remplissaient la Place St-Pierre, à Rome, pour assister à la Béatification
de sept nouveaux bienheureux,dont notre chère fondatrice et mère,
Émilie Tavernier-Gamelin, première bienheureuse montréalaise.Dans son homélie,
le pape Jean-Paul II parla de Mère Gamelin en ces termes : « Dans sa vie de
mère de famille et de religieuse fondatrice des Sœurs de la Providence,
Émilie Tavernier- Gamelin a été le modèle d'un courageux abandon à la Providence.
Elle avait un cœur ouvert à toute détresse, servant spécialement les pauvres
et les petits, qu'elle désirait traiter comme des rois. Que la nouvelle
bienheureuse soit un modèle de contemplation et d'action pour les Sœurs de
son Institut et pour les personnes qui travaillent avec elles.

2011-08-23

EMILIE, UNE FEMME DE COMPASSION


Émilie Gamelin est née à Montréal en 1800.

Elle a vécu sa petite enfance dans le climat de misère, d’incertitude et de pauvreté qui a caractérisé cette époque où les ressources suffisaient à peine pour survivre.

Émilie perd sa mère à 4 ans et son père dix ans plus tard, elle est placée sous la tutelle de son frère.

A 23 ans, elle épouse Jean-Baptiste Gamelin, un commerçant de 50 ans. La différence d’âge n’empêche pas le couple de connaître 4 années de bonheur, entre les exigences du commerce et 3 grossesses.  A 28 ans, Émilie se retrouve seule, après avoir perdu son marie et ses 3 enfants.

Ces épreuves vont permettre à Émilie de trouver en elle de remarquables ressources de cœur.  La leçon apprise de sa mère qui l’avait initiée à l’amour des pauvres et au partage devient sa raison de vivre.  Une leçon qui, à l’adolescence, lui avait inspiré de dresser chez son frère la ‘table du roi’ pour les pauvres.  Une leçon qu’elle avait recueillie quand son mari lui avait demandé, en souvenir de leur amour, de s’occuper de l’idiot Dodais qu’il avait pris en charge ainsi que sa vieille mère.

Loin de se replier sur sa douleur, Émilie trouve la force de se mettre au service des plus démunis.  Elle se joint à un groupe de dames, dans le but de porter remède à la misère  qui frappait de nombreux pauvres à Montréal.

De plus, Émilie accueille chez elle des femmes âgées, infirmes ou abandonnées qu’elle découvre.  Elle ne tarde pas à fonder une société anonyme de dames pour l’aider dans la visite des pauvres à domicile.  Les besoins vont se diversifier au rythme des épidémies de choléra et de typhus de 1832 et au rythme de l’apparition de nouvelles misères : jeunes filles venues de la campagne, orphelines, aliénés, etc…  Lors des troubles de 1837-38, elle ajoute la visite des prisonniers politiques.  Pour la population elle est ‘la Providence des pauvres’ et aussi « l’ange des prisonniers politiques ».



A 42 ans, elle fait vœu de se consacrer au service des pauvres et fait don de ses biens à la Corporation de son œuvre : L’Asile de la Providence.



Dans la suite, Émilie rejoint un groupe de novices d’une communauté fondée par l’Évêque pour continuer son œuvre.  Elle est emportée par le choléra en 1851, après avoir fondé 4 maisons et jeté les bases d’une œuvre auprès des aveugles, des sourdes et des malades mentaux.



Émilie a laissé peu d’écrits, mais à travers son action et la direction donnée à son œuvre elle a transmis son esprit; elle a développé une spiritualité à base de confiance en la providence de Dieu et reflétant la compassion.



Émilie, toi qui as vécu tant de deuils et connu tant de souffrances,

sans te replier sur toi-même;



Toi qui, dans ton époque troublée, as fréquenté toutes les classes sociales

sans mépriser personne;



Sois notre sœur, notre amie,

dans nos temps troublés à nous.



Reviens parcourir nos rues,

te pencher sur les laissés-pour-compte d’aujourd’hui,

les sans-abri et les sans-amour,

les affamés de pain et de justice.



FAIS REVIVRE EN NOUS TON ESPRIT DE COMPASSION.



(Extraits de En mémoire d’elles, article de Denise Robillard)