2015-10-27

Les amis d'Émilie

Un peu remise du décès de son époux et de ses enfants, Émilie découvre que les besoins dépassent de beaucoup les ressources disponibles à Montréal. Dès 1829, deux ans après la mort de tous ses êtres chers, elle décide d'ouvrir sa propre maison à celles qui seront au coeur de son oeuvre : les dames âgées.

 L'année suivante, elle obtient l'autorisation d'utiliser le bas d'une maison du faubourg Saint-Laurent pour installer « ses vieilles ». Madame Gamelin peut compter sur divers appuis pour nourrir, vêtir et chauffer ses protégées.

La vie en groupe de ces femmes d'origines diverses n'est pas toujours de tout repos, et Émilie fait tout pour que règne l'harmonie. Celles qui le peuvent aident à gagner le pain quotidien, par leurs travaux à l'ouvroir ou en quêtant. Émilie frappe aux portes des plus nantis ou encore demande qu'on lui laisse les restes de table des hôtels de la ville.

En 1836, M. Olivier Berthelet, un donateur généreux, se laisse émouvoir par la grandeur de l'oeuvre et offre à Madame Gamelin l'usage de la grande « Maison jaune ». Elle achète, à même ses fonds, le terrain adjacent qui permet d'avoir accès à un puits et à des arbres fruitiers. La maison, située près de l'évêché, est visitée par les prêtres. Elle pourra abriter jusqu'à 32 femmes et sera également le berceau de la future communauté religieuse.

Publié au site de l'ancienne Communauté virtuelle Affinitiz par Th. Dr.
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La Providence des pauvres


Portrait d’une femme

Emilie Tavernier-Gamelin, fille d’Antoine Tavernier et de Marie-Josephte Maurice, naît le 19 février 1800 à Montréal sur la Terre Providence. Enfant, elle perd sa mère. Une vie bousculée par les épreuves et les séparations ouvre son esprit aux misères humaines.

Emilie Tavernier épouse Jean-Baptiste Gamelin, un pomiculteur de Montréal. Trois enfants naissent de cette union. La maladie foudroie cette famille: en cinq ans, Émilie perd ses enfants et son mari.

À travers ses souffrances, Émilie Tavernier-Gamelin bâtit une œuvre sociale qui rejoint le projet des autorités religieuses face à une mauvaise conjoncture économique, à une immigration massive, à une incurie du gouvernement et à une société canadienne- française en proie aux injustices et aux misères de la colonisation sous le régime anglais.

Instigatrice reconnue de multiples œuvres de charité, elle s'y consacre pleinement et généreusement. Elle organise l’association des dames de l’Asile de la Providence et, en 1843, Émilie Tavernier-Gamelin fonde la communauté des Filles de la Charité, Servantes des Pauvres, dites Sœurs de la Providence.
Surnommée La Providence des pauvres, cette femme au cœur attentif parcourt, tout au long de sa vie, un sentier qui fait d’elle, au 19e siècle, une femme d’action au cœur de l'Église canadienne dans un esprit de compassion, de charité et de service. 

Tiré d’un livret sur le Musée de la Providence, 12o55 rue Grenet, Montréal,