2012-10-03

ÉMILIE...HIER, CELLE QUI EST CHARITABLE POUR LES ORPHELINES


"La femme au coeur attentif " qu'était Mère Émilie Gamelin ne pouvait rester insensible à la détresse des enfants soudainement privés de la présence, de l'affection et des soins de leurs parents.  Le premier orphelinat est fondé en 1844.  Des centaines d'autres sont créés par la suite, à mesure que le congrégation se développe.  Considérées commes les enfants de la communauté, les Soeurs témoignent tendresse et compassion aux orphelines.  La Fondatrice est soucieuse de leur procurer un milieu de vie plus normal que celui du pensionnat.  Elle propose d'organiser leur placement dans des foyers d'accueil.  Elle continuera de veiller à leur bien-être, se réservant la possibilité de les reprendre au pensionnat.

Suite à deux violents incendies qui ont détruit trois faubourgs de Québec, un autre groupe d'orphelines dirigé par les Dames de Charité de cette ville sont amenées à Montréal.  Les Soeurs de la Providence versent une aumône de huit livres pour les sinistrés de ces faubourgs. Le 24 juillet 1846, seize fillettes débarquent au port de Montréal avec des couvertures, couvre-pieds et paillasses, jacquettes et bonnets à coucher, draps, jupes, robes, tabliers, bas, collerettes, chemises, bottines et souliers.  On installe les jeunes filles tant bien que mal à l'Asile, en attendant la fin des travaux de la nouvelle aile. Mère Gamelin qui trouve toujours de la place pour une nouvelle venue, surtout si elle est infirme, reçoit Caroline Baulne, une orpheline de 16 ans souffrant d'épilepsie depuis sa naissance.  Elle sera guérie en 1852, après avoir prié Mère Gamelin et vivra jusqu'à l'âge de 70 ans.

Des retards dans la construction à Québec obligent la secrétaire des Dames de Charité de Québec à demander encore une fois à Mère Gamelin de bien vouloir garder les orphelines jusqu'au mois de mai 1847.
Parmi les orphelines de Québec se trouve une jeune noire souffrant de maladie mentale dont Mère Gamelin va s'occuper avec une particulière affection jusqu'à ce qu'elle soit hospitalisée.  Une autre a été profondément touchée par le dévouement de Mère Gamelin durant son séjour à Montréal, qu'elle voudra comme elle, consacrer sa vie aux pauvres en se faisant Soeur de la Providence.  Quand Mère Gamelin reçoit la lettre de remerciement des Dames de Charité de Québec, pour avoir hébergé les orphelines de cette ville pendant deux ans, l'épidémie du typhus fait ses premières victimes à Montréal et mobilisera bientôt les forces vives de la commuanuté.

ÉMILIE....AUJOURD'HUI.   -    LES ORPHELINES D'AUJOURD'HUI

                       On peut se demander s'il y a encore des orphelines aujourd'hui.
                       La réponse est évidemment "oui " et les Soeurs de la Providence
                       s'en occupent encore.

Au Chili, par exemple, les Soeurs de la Providence ont encore deux orphelinats où elles en accueillent dans un cadre institutionnel.
En Afrique, au Cameroun, les Soeurs de la Providence en côtoient régulièrement et accordent de l'aide à la famille élargie qui les recueille selon la coutume du pays.
En Amérique du Nord  (Canada et États-Unis)  l'assistance apportée à ces enfants revêt des formes plus nouvelles et diversifiées.  Ainsi de l'aide psycho-sociale est plutôt apportée à un parent ou l'autre pour qu'il continue à s'occuper de ses enfants.
L'adoption d'enfants complètement isolés se réalise aussi par l'intermédiaire des agences de service social publiques ou privées au sein desquelles oeuvrent des Soeurs de la Providence.

Mais une nouvelle catégorie d'orphelins est apparue dans nos sociétés occidentales surtout.  Il s'agit des enfants des nombreuses familles éclatées qui ont de la difficulté à garder un contact significatif ave l'un ou l'autre de ses parents après un divorce ou une séparation.  Alors, là où des Soeurs de la Providence travaillent auprès de ces familles ou de ces enfants dans des centres de crise, dans des maisons où l'on accueille des mères avec leurs enfants victimes de violence conjugale, de harcèlement, d'abus de toutes sortes, nous pouvons considérer qu'à la suite de Mère Gamelin, elles d'occupent de nos orphelins modernes.

Puissent ces considérations amener chaque lecteur et lectrice à développer de la compassion pour les enfants de familles désorganisées et éclatées que Mère Gamelin n'aurait pas laissés sans aide.

(Extraits du volume:  Émilie Tavernier-Gamelin, par Denise Robillard)

Aucun commentaire: