2013-03-29

STABAT MATER

Debout, la Mère des douleurs,
au pied de la croix, tout en pleurs,
regardait Jésus mourir

Et sa tristesse et son malheur
plongent un glaive dans son cœur;
 sa grande âme va souffrir.

Combien triste et combien cruel
fut, pour son cœur si maternel,
le calvaire de Jésus!

Quel tourment , quel supplice affreux
de voir les coups si douloureux
que son Fils avait reçus!

Quel homme, sans verser des pleurs,
verrait  la Mère des douleurs
dans un si cruel tourment?

Quel cœur ne pourrait s'attendrir
de la voir si  bien compatir
aux douleurs de son enfant

Pour les pécheurs il s'est livré:
son corps mourant tout déchiré
devant  elle souffre encore.

 Elle voit son enfant chéri,
dans la détresse d'un grand cri,
s'abandonner à la mort.

Fais-nous sentir à notre tour
Mère au grand cœur, source d'amour,
la vertu de ta douleur.

Et fais surtout que notre cœur
enfin se donne avec ardeur
à l'amour du Rédempteur.

Ô sainte Mère, dans nos cœurs,
fixe l'empreinte des douleurs
dont souffrait le Christ en croix.

Il nous aima jusqu'à mourir.
Fais-nous la grâce de souffrir
comme il souffrit autrefois.

Fais-nous pleurer près de ton cœur
et compatir à sa douleur
Mère, jusqu'à notre mort.

Pécheurs debout près de la croix,
à tes pleurs nous mêlons nos voix,
dans l'amour et le remords.
 




Laisse-nous, Vierge de bonté,                                    
Vierge de grâce et de clarté,                                       
nous repentir près de toi.

Fais-nous porter le souvenir
de tout ce qu'il voulut souffrir
et de sa mort sur la croix.

Que notre coeur compatissant                                     
s'échauffe encore par le sang         
que nous donna son amour!                                           

Toi qui pour nous as tant souffert
viens me défendre de l'enfer,
Sainte Vierge, au dernier jour.

Ô Christ, lorsqu'il faudra mourir,                                   
par elle daigne m'accueillir                                              
dans la gloire de ton ciel.                                                  

Ô Mère, quand mon corps mourra,
par toi, mon âme s'en ira
dans le bonheur éternel. Amen



 

2013-03-19

Madame Gamelin, les Dames de Charité et les bazars ...

Voici  un  exemple de la contagion du bien et de l'émulation chrétienne. Tiré du livre:"Vie de Mère Gamelin " 1900
  
"Madame Gamelin elle-même avait renoncé, à cette époque(1841), à tout ce qui pouvait sentir la vanité ou la mondanité dans sa mise et dans sa tenue, aux ornements de tête, aux bijoux, aux parfums, toutes choses auxquelles elle attachait naguère un certain prix.
Les travaux et les occupations nouvelles que lui créait cette multiplication d'activités charitables ne l'empêchait pas de donner à ses vieilles le même temps et les mêmes soins affectueux et assidus qu'auparavant.....Elle continuait de les servir à tables, de présider à leurs exercices de piété, de leur prodiguer ses attentions délicates et tendres.
Puis elle créa une Société de neuf dames patronnesses, connu par la suite sous le nom de Dames de Charité. Madame Gamelin trouvait consolation à voir son zèle et son initiative multiplier au loin les fruits de charité que suscitait son exemple et celui de ses associées. Les paroisses de la campagne et de petites villes environnantes, ne tardèrent pas, à l'exemple de Montréal, à organiser à leur tour des associations de Dame de Charité... Les femmes les plus distinguées de ces différentes localités tinrent à honneur d'en accepter la présidence, telle la baronne de Longueuil, Mme Masson,... : touchant exemple de la contagion du bien et de l'émulation chrétienne.
Les enfants eux-mêmes étaient gagnés par cette ardeur de zèle. On se plaît à rappeler le fait d'un futur archevêque de Montréal, le jeune Édouard-Charles Fabre, alors âgé de douze ans; sa mère déployait beaucoup d'activité pour les bazars de l'asile et l'enfant lui apportait avec empressement les services et le dévouement de son âge.

Et que dire de ce joli trait de quatre fillettes de Montréal, qui organisèrent à elles seules un bazar en faveur de l'asile? .... L'aînée d'entre elles avait neuf ans. ... Elles se mirent à confectionner des vêtements de poupées, et au bout de trois semaines elles demandaient à Mme Bourret, mère de l'une d'entre elles, dont le mari était maire de Montréal, de vouloir bien mettre son salon à leur disposition, pour y tenir leur petit bazar sous son patronage. Ce fut l'affaire d'une soirée. Inutile de dire que les gentilles vendeuses eurent grand succès et que tous leurs objets furent enlevés. le lendemain, ces bons petits cœurs, présentés à leur évêque par madame la mairesse, remettaient entre ses mains une dizaine de louis, en lui adressant ces paroles d'une naïveté touchante: "Monseigneur, nous avons fait un grand bazar. Nous vous en apportons le produit, que vous donnerez, s'il vous plaît, à l'asile de la Providence, que vous faites bâtir pour les pauvres de madame Gamelin".

2013-03-12

Émilie Gamelin et sa confiance en la Providence...


En 1900, dans une "Vie de Mère Gamelin", on écrit: "On pourrait citer  cent autres traits de sa charité. La mémoire de nombre de braves gens du peuple en a conservé le souvenir, qui revient encore souvent dans leurs conversations, avec un touchant accent de gratitude et d'émotion.

Madame Gamelin poursuivait depuis quatre ans, à l'asile de la rue Saint-Philippe, sa généreuse entreprise. Sa famille de pauvres s'était accrue; le logement était devenu beaucoup trop petit, et le loyer absorbait une partie de ses minces revenus. Pleine de confiance en la divine Providence, elle priait et faisait prier ses vieilles, pour obtenir qu'une personne charitable voulût bien lui donner une maison qui répondît mieux aux besoins de son œuvre.

Sa foi et sa confiance étaient trop grandes pour n'être pas exaucées, et ce fut Dieu sans doute qui lui inspira l'heureuse pensée de s'adresser à M. Olivier Berthelet, dont la charité a immortalisé le nom dans les communautés de cette ville et notamment dans celle de la Providence, dont il a été l'un des insignes bienfaiteurs.

Madame Gamelin invita M. Berthelet à venir visiter ses vieilles. Il se rendit à sa demande, et l'une d'entre elles implora son assistance dans un naïf et touchant langage qui trouva le chemin de son cœur. Sans tarder, il fit don à madame Gamelin d'une maison plus spacieuse, située sur la rue Sainte-Catherine.
 
À considérer les choses d'un point de vue purement humain, on pourrait s'étonner que madame Gamelin ait pu songer à agrandir sa maison et accroître le nombre de ses pauvres, dans un moment où elle disposait de si minces ressources. Mais sa foi en la Providence était d'autant plus grande que les moyens humains lui manquaient davantage; elle se tenait toujours assurée que Dieu lui enverrait du secours à l'heure propice.