2012-03-29

Entretien aux Jeunes Patriotes du Québec (15 février 2012) suite...

 Implication de madame Gamelin à la prison "Au pied-du-Courant" , lors de la Rébellion de 1837-

On doit aussi à madame Gamelin, amie de la famille De Lorimier d’avoir rapporté de sa visite à la prison la veille de l’exécution, une lettre et le testament de monsieur De Lorimier. C’est ainsi que le testament fut conservé pour la postérité. (On dit que Mme Gamelin a passé la nuit à prier avec Mme Delorimier).

Pour madame Gamelin, la fin des troubles ne marque pas la fin de la visite aux prisonniers. Elle continue d’apporter les ressources de son cœur et de sa générosité à ceux qui attendront près d’un an l’heure de s’embarquer pour l’exil.

Je termine cette période par le témoignage de Joseph-Jean Girouard, notaire à Saint-Benoit des Deux-Montagnes, ex-député et ex-détenu politique. Il tint à faire, en 1841, une visite de reconnaissance au refuge de madame Gamelin, la visiteuse inoubliée des mauvais jours. Il en résulta une longue lettre à sa femme, qui fit à l’époque son tour de presse, et dont nous citons les extraits significatifs :

(…) Il y avait longtemps que je désirais aller voir Mme Gamelin. La reconnaissance m’en faisait un devoir après toutes les peines que cette bonne dame s’étaient données pour secourir les pauvres prisonniers, et cela dans un temps où un pouvoir farouche faisait, pour ainsi dire, un crime de l’humanité et de la bienfaisance. Dans ces temps malheureux, les femmes seules se montrèrent au-dessus des circonstances et soutinrent un courage que le sombre destin voulait entièrement abattre…

Ce qui émeut maintenant l’ardent Girouard, ce sont moins les prisons de ’37-38, que l’œuvre admirable de Madame Gamelin envers ses vieilles abandonnées de la rue Sainte-Catherine:...

.... Venez avec moi, dit-il, chez Madame Gamelin voir la charité en action(…).Ici c’est l’humanité dans sa décrépitude, dans son état le plus déplorable(…).Une trentaine de vieilles femmes qui seraient peut-être mortes de misère ou faute de soins, ont trouvé là un refuge contre la pauvreté, un asile de paix et de consolation (…).

En 1843, l'évêque de Montréal, voulant perpétuer l'œuvre à laquelle la charitable Madame Gamelin se dévoue depuis 15 ans, décide de fonder une communauté, Émilie seconde le dessein de son évêque et elle est parmi les 7 premières fondatrices.

Mère Gamelin continue de se donner sans compter. Son œuvre ne cesse de grandir: soin des personnes âgées et infirmes, des malades, des immigrés, des sourdes, des orphelines, des handicapés mentaux.


Mère Gamelin ne vivra que 7 ans en communauté. Le 23 septembre 1851, elle meurt du choléra après 12 heures de maladie.


Aujourd'hui, la communauté internationale, est répandue au Canada, aux États-Unis, au Chili, en Argentine, au Cameroun, en Haïti, en Égypte, aux Philippines, et au Salvador.

Références :
Nadeau Eugène, La femme au cœur attentif, Éditions Providence Montréal 1969
Robillard Denise, Émilie Tavernier Gamelin, Édition du Méridien 1988


(Courts extraits d'un entretien aux Jeunes Patriotes (février 2012) par une sœur de la Providence, soeur Madeleine Coutu)
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2012-03-26

NOUS AIMONS NOUS RASSEMBLER


(Chant sur l’air de ‘Une boîte à chanson'

en Hommage à Émilie Gamelin)


1. Nous venons te louer

Nous venons t’acclamer

Aujourd’hui quelle chance!

Nous t’oublions souvent

Ça peut être le temps

Ou bien la négligence.


Refrain : Oui, nous aimons nous rassembler

Dans ta maison

Où nous pouvons chanter ton nom

A l’unisson. (bis)


2. Nous venons jusqu’à toi

Et tu viens jusqu’à nous

En cet anniversaire!

Ton souvenir très cher

Ravive en tous nos cœurs

Le désir de ton ardeur.


3. Puisse ta charité

Toujours nous inspirer

Au-delà de nos rêves!

Quand demain nous irons

Dans le feu de l’action

Vers chacun de nos frères.







2012-03-21

Entretien aux JEUNES PATRIOTES DU QUÉBEC

15 FÉVRIER 2012 Place Dupuis, au Pub de la Place, 1475, rue St-Hubert, Montréal

Comme à chaque année, Les Jeunes Patriotes veulent honorer les Dames Patriotes et spécifiquement Émilie Gamelin en invitant une soeur de la Providence à leur parler d'Émilie et en déposant une gerbe de fleurs à son monument de la station Berri Uquam . Voici quelques courts extraits de l'entretien de soeur Madeleine Coutu.

Cadette d'une famille de quinze enfants, Émilie Tavernier naît à Montréal, le 19 février 1800, sur un terrain qui a nom "Terre Providence" et propriété des Sœurs de l'Hôtel-Dieu. La maman Tavernier l'initie très tôt à l'amour du pauvre.

Émilie émerge de son entourage par ses bonnes manières affables, sa jovialité, mais surtout par sa grande disponibilité. On la retrouve à 18 ans, tenant maison chez son frère veuf, et à 21 ans à Québec chez sa cousine. Émilie a demandé à son frère de pouvoir recevoir un pauvre à une table réservée pour lui, table qu'on a appellera "Table du Roi".

A 23 ans, Émilie contracte mariage avec Jean-Baptiste Gamelin, dans l'église paroissiale Notre-Dame. Ils seront maintenant deux pour soulager les miséreux car l'époux est animé du même désir, et la pauvreté est grande autour d'eux. En l'espace de 4 ans de 1823 à 1827, Émilie verra naître et mourir ses trois enfants ainsi que son mari. Les pauvres seront ensuite sa grande famille. Trois fois, elle déménagera pour pouvoir recueillir chez elle un plus grand nombre de vieilles infirmes.
Pour Madame Gamelin, visiter les prisonniers politiques, c’était continuer ce qu’elle faisait déjà pour les femmes prisonnières et les malades mentaux.

Le 16 novembre 1837, 26 mandats d’arrestation sont émis à Montréal. Madame Gamelin apprend que son frère François Tavernier est du nombre. Il sera libéré lors de l’amnistie du 8 juillet 1838 moyennant une caution de 1000 livres. Il poursuivra son engagement politique et sera de nouveau emprisonné le 24 décembre 1838.
C’est le shérif qui empêche les visites aux prisonniers, avait écrit le notaire Girouard à sa femme, le 21 mai 1838. Il se montra inflexible et refusa d’autoriser les visites sauf à madame Gamelin. Le notaire confirme … « que des dames charitables de Montréal ont la permission d’apporter de la soupe aux pauvres prisonniers ». Le régime carcéral était austère. Sans ces visites et ces secours, les prisonniers n’auraient eu « que du pain pour toute nourriture » précisent certains prisonniers.

Il écrit encore …« Ceux qui se trouvaient dans la pénurie, ne devaient les moyens d’adoucir l’amertume de leurs privations qu’à des secours obtenus des citoyens, surtout par les soins d’un nombre de Dames de Montréal dont la conduite au-dessus de tout éloge, en particulier Mmes Gamelin et Gauvin, qui recueillaient ces produits de la charité, qu’elles venaient distribuer plusieurs fois par semaine, aux habitants de ce séjour de douleur. »

La nouvelle se répand vite. Madame Gamelin, qui compte des amis et des alliés dans tous les partis, n’hésite pas à se faire la messagère des familles et des prisonniers et remet aux uns et aux autres les lettres et les colis qui lui sont confiés. Dans la ville, on la surnomme « l’ange des prisonniers politiques ».  Des témoignages de plus en plus nombreux viendront confirmer l’importance de son action.
Le 7 novembre 1838, madame Gamelin se présente comme d’habitude à la prison « avec des paroles de consolation sur les lèvres et de bonnes provisions dans ses mains. Elle prie avec les prisonniers, leur fait une lecture spirituelle et distribue avant de partir des images de Notre-Dame-de-la-Délivrance. Léandre Ducharme, un commis de Montréal âgé de 21 ans, conservera précieusement cette image durant son exil en Australie et la rapportera à son retour aux Sœurs de la Providence.
(À suivre)

2012-03-06

RECONNAISSANCE À ÉMILIE

- J'ai beaucoup demandé à la Bienheureuse Émilie de me guérir de ma tendance à l'alcoolisme; je suis heureuse de dire que présentement, je suis complètement guérie. Grand merci!
D.T.M. Montréal, Qc

- Je veux remercier Mère Gamelin de sa grande protection envers notre famille.  Le Seigneur a rappelé à Lui nos deux parents en cinq mois; même si cela a été très difficile, nous avons la consolation d'avoir vu nos parents vivre de belles années ensemble, 68 ans de mariage heureux; ils s'aimaient et ils furent des parents extraordinaires.  C.C. Sherbrooke, Qc

- Je remercie Mère Gamelin à qui nous avions confié le succès de ma grossesse qui s'avérait difficile.  Je suis heureuse de dire que ma fille est née en santé et que je lui ai donné le nom d'Émilie.  En reconnaissance, nous, les heureux parents, sommes devenus Associée et Associé Providence. T.J. de Port-au-Prince

(Échos d'Émilie, février 2012)

pour demander des prières: heritage1843@yahoo.ca

Émilie , tu parles à notre coeur