2006-06-20

Au Pied du Courant

C’est le nom de la prison que visitait Emilie, durant les troubles de 1837. Pourtant les visites aux prisonniers sont formellement interdites, sauf en quelques rares occasions. C’est sans doute à cause de sa grande réputation de femme charitable que ce privilège est accordée à Emilie. Ayant elle-même connu les dures séparations imposées par plusieurs deuils, Emilie n’hésite pas à se faire la messagère des familles des prisonniers. Dans sa charité compatissante, elle pousse même l’audace jusqu’à demander soit la mère, soit l’épouse ou la fille de l’un des détenus pour l’accompagner à la prison. Elle leur apporte de la soupe, prie avec eux, elle leur offre des paroles de consolation. Pour toutes ces attentions qui deviennent source de réconfort pour les prisonniers et leurs familles, dans la ville on la surnomme « l’ange des prisonniers politiques. »

2006-06-19

EMILIE, TA LUMIÈRE BRILLERA

ÉMILIE, TA LUMIÈRE BRILLERA…

De ces illustres noms, pierres vivantes au cœur d’une cité naissante, prémices d’une Église en voie de croissance, un peuple debout chante la gloire ! De ces illustres noms, un peuple en liesse a reconnu le tien, Heureuse Émilie !

Terre Providence ! Doux lieu de ton berceau ! Joie d’un foyer divinement comblé ! Terre Providence ! « Un arbre y est planté : ses rameaux s’étendront jusqu’à l’infini, son feuillage ne flétrit pas, ses fruits seront plus délicieux que le miel au palais » (Ps 1, 2)

Sous les portiques de Notre-Dame, un vingt fé-vrier, pour la première fois, l’Église acclame ton entrée ! Les cloches, à toute volée, annoncent ton baptême, Heureuse Émilie !

Avant les balbutiements d’un âge puéril, tu découvres la présence invisible de Celui qui veille sur l’herbe du matin, le premier vol de l’oisillon, le vagissement du nouveau-né dont il soutient les jours ! Tu découvres la douceur d’un Dieu Providence dont le nom vient, comme un céleste chant, caresser ton oreille !

Au fil des jours, l’œil vigilant d’une mère initie sa fillette à la vie domestique, au souci quotidien des enfants oubliés, des vieillards délaissés. Tendresse et compassion très tôt se révèlent en ton cœur trop sensible !

Un trait le prouve éloquemment alors qu’à trois ans, ta naïve ambition veut décidément remplir le sac d’un mendiant, dont le vide, un gouffre à tes yeux de bambine, te fait verser tant de larmes, mais qui, selon le calcul maternel, sera comblé lorsque viendra le soir !


À la «Table du roi », l’indigent, tu reçois ! Geste que méconnaît l’opulence des grands ! Aux salons somptueux, aux cercles élégants, ton altruisme préfère la masure du gueux occultant sa misère !

Et les jours passent ! Tu vas d’un pas certain, servante au cœur de flamme ! Car le creuset des deuils, au matin de la vie, a réveillé chez toi le culte des souffrants !

Marie compatissante, en te tendant la main, t’offre désormais son auguste oriflamme ! Avec vénération, ton « cœur » le portera ! Femme forte et sans crainte, tu défies la fatigue et la longueur des jours ! Sans esquiver les sentiers mal battus, tu cours porter secours au faible, apaiser du mourant les angoisses et les peurs, consoler l’orphelin au plus fort de ses pleurs !

Bienheureuse Émilie, tout comme aux premiers jours, ton charisme est vivant ! Tes filles, sous ton égide, poursuivent ta mission sur les places où sévissent la détresse et la faim ! À tes fières émules tu passes le flambeau de ta sage vaillance pour que luise toujours dans l’œil inquiet du pauvre l’espoir d’un jour plus serein, d’un lendemain plus beau !

Puisse ton feu briller aux dimensions d’un monde en quête de valeurs que ni le temps ni la rouille n’épuisent ! Que la nappe du pauvre reste mise en tout temps, et tous seront servis, même après deux cents ans ! Qu’ils aient gîte et couvert ! Bannie soit l’indigence !

Si tu donnes trois pains au voisin dans la nuit… (Luc 11, 5-7), si pour le rassurer, tu reviens avant l’aube, au lieu de ses haillons, s’il revêt ta tunique, « alors, en plein midi, brillera ta lumière, resplendira ton jour et celui de ton frère » ! (Isaïe 58, 10)

Video:  Émilie ta lumière

2006-06-18

Emilie et la société de son temps

Eveillée aux réalités sociales, Emilie aidait des personnes à trouver un toit et une formation pour d'autres qui donnaient un service à domicile. Elle a répondu aux besoins des immigrants, des orphelines, des personnes sans éducation. Comme les personnes sourdes n'avaient aucun recours, Emilie a cherché des façons de répondre à leurs besoins. Le manque d'assistance aux personnes mentalement perturbées a touché son cœur et lui a inspiré une nouvelle grande œuvre secourable. Adulte, mature, le cœur plein de compassion! Invitée, elle a répondu! Et nous, aujourd'hui ?

2006-06-17

Émilie, une femme de compassion

Emilie Gamelin est née à Montréal en 1800.
Elle a vécu sa petite enfance dans le climat de misère, d’incertitude et de pauvreté qui a caractérisé cette époque où les ressources suffisaient à peine pour survivre.
Emilie perd sa mère à 4 ans et son père dix ans plus tard, elle est placée sous la tutelle de son frère.
A 23 ans, elle épouse Jean-Baptiste Gamelin, un commerçant de 50 ans. La différence d’âge n’empêche pas le couple de connaître 4 années de bonheur, entre les exigences du commerce et 3 grossesses. A 28 ans, Emilie se retrouve seule, après avoir perdu son marie et ses 3 enfants.
Ces épreuves vont permettre à Emilie de trouver en elle de remarquables ressources de cœur. La leçon apprise de sa mère qui l’avait initiée à l’amour des pauvres et au partage devient sa raison de vivre. Une leçon qui, à l’adolescence, lui avait inspiré de dresser chez son frère la ‘table du roi’ pour les pauvres. Une leçon qu’elle avait recueillie quand son mari lui avait demandé, en souvenir de leur amour, de s’occuper de l’idiot Dodais qu’il avait pris en charge ainsi que sa vieille mère.
Loin de se replier sur sa douleur, Emilie trouve la force de se mettre au service des plus démunis. Elle se joint à un groupe de dames, dans le but de porter remède à la misère qui frappait de nombreux pauvres à Montréal.


Au Musée des Soeurs de la Providence

 

Le panier ayant servi aux visites à domicile
au XIXe Siècle






Émilie Gamelin se donne aux pauvres dans les moments les plus éprouvants de sa vie, après avoir perdu ses enfants et son époux...

Elle s'engage activement auprès de deux mouvements parallèles de charité fondés vers la fin de 1827, soit l'Association des Dames de la Charité et la Confrérie du Bien Public, et s'emploie à l'assistance directe en visitant les pauvres et les malades dans leurs foyers.