2012-05-24

De Dodais à Louis-H. Lafontaine


M. Jean-Baptiste Gamelin, époux d’Émilie, avait légué à son décès, après 4 ans seulement d’union conjugale, tous ses biens à sa femme. Dans ce legs universel, il avait compris un don singulier,  Dodais,  un pauvre idiot dont il avait pris soin.


Ceux qui ont vu ce pauvre idiot attestent combien il était rebutant aux yeux de la nature. Impuissant à se rendre le moindre soin, ne pouvant que marmotter des sons confus et inintelligibles, il n'avait pas même conscience de son existence. 

Mme Gamelin accepta ce legs comme un présent de Dieu et un gage de son amour pour son époux. Elle logea convenablement le pauvre idiot dans une petite maison attenante à son jardin et pour s'assurer que rien ne manquerait à ses besoins, elle appela auprès de lui sa mère dont elle abritait du même coup l'indigence. Mme Gamelin visitait souvent son pensionnaire et lui prodiguait les soins de la charité la plus délicate. N'était-ce pas là comme l'humble et lointain commencement d'une œuvre qui devait prendre plus tard un si grand développement dans la communauté qu'elle allait fondée en 1843. (Hôpital St-Jean de Dieu-Louis-H Lafontaine).


Le ciel voulut récompenser un si touchant dévouement. Avant de mourir , l'idiot recouvra un instant assez de lucidité pour acquitter sa dette de reconnaissance envers sa bienfaitrice. Il lui dit d'une voix parfaitement intelligible: "Madame, je vous remercie de toutes vos bontés pour moi. Je vais mourir, je m'en vais au ciel; je prierai pour vous." Puis, montrant de sa main débile sa mère qui était à ses côtés , il ajouta, comme pour la lui recommander : "C'est ma mère!" Ce fait ne fut révélé qu'après le décès de Mère Gamelin. ("Vie de Mère Gamelin")


Très tôt, à l’Asile de la Providence, on doit aménager une salle baptisée Saint-Jean-de-Dieu, pour recevoir « les idiotes et les infirmes les plus pitoyables. » Les chroniques d’époque notent la « crainte qu’inspirait la vue de ces malheureuses ». Aussi, quand Mère Gamelin, devenue religieuse entre temps, décide en 1850 de faire un voyage à Baltimore, c’est pour y voir comment fonctionnent les établissements pour aliénés. Sa mort en 1851, n’arrêtera pas chez ses sœurs l’idée de poursuivre ici l’établissement d’une maison de ce genre.
Réf : « Un héritage de courage et d’amour 1873-1973 » publication officielle du Centenaire de l’Hôpital St-Jean-de-Dieu, » 


L’Hôpital Saint-Jean de Dieu
Fondé en 1873, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu est issu d’une entente la Congrégation des Sœurs de la Providence et le gouvernement du Québec qui confie à la Congrégation le soin de vêtir, d’entretenir et de soigner les malades mentaux. Sœur Thérèse de Jésus (née Cléophée Têtu) est l’âme et la directrice de cette importante institution dans l’histoire de la santé au Québec.

Les Sœurs de la Providence ont déjà une longue expérience du travail auprès des malades mentaux. Mère Émilie Gamelin en a accueilli à l’Asile de la Providence dès 1845. En 1852, la ferme Saint-Isidore avait été aménagée pour recevoir 17 aliénés. En 1863, une annexe qu’on nomme Saint-Jean de Dieu est construite et ajoutée à un couvent des Sœurs situé dans l’Est de Montréal. La construction de l’Hôpital Saint-Jean de Dieu se fera sur le site de ce couvent à partir des années 1870.

En 1897, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu devient une municipalité civile autonome ainsi qu’une paroisse canonique du diocèse de Montréal. On y retrouve 183 religieuses, 141 laïques, trois médecins, deux aumôniers et 1579 patients. La direction de l’Hôpital se tient à jour en visitant d’autres établissements analogues en Europe. À cette époque, le pourcentage de guérison tourne autour de 40 % par an.
Plusieurs écoles vont voir le jour à Saint-Jean de Dieu : école d’infirmières spécialisées en psychiatrie, d’infirmières-auxiliaires, école normale médico-pédagogique, école Émilie-Tavernier (destinée aux patients), école de technologie médicale, cours pour les préposées aux malades.
En 1975, soit après un peu plus 100 ans d’existence, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu voit partir peu à peu les Sœurs de la Providence à la suite de la réorganisation de ses services. L’institution prend le nom de Hôpital Louis-H.-Lafontaine en 1976.

Pour en savoir plus :www.hlhl.qc.ca

http://www.sprovidencegamelin.com/faisons.html

1 commentaire:

Cfasoula a dit...

merci des infos. cela dit je me demandais si la salle des metiers etais une ecole pour les patientes atteintes de maladie mentale ou etais ce pour toutes?