2015-09-03

Les pauvres avaient toujours de quoi manger, se vêtir et se loger...

Vie  de Mère Gamelin (chapitre 1V, pp. 33-34)

Son refuge, qui compta bientôt trente internes, constituait déjà, pour ses ressources, une œuvre considérable. Elle (Mme Gamelin) avait à pourvoir à toutes les dépenses du loyer, du chauffage, de la nourriture et du vêtement. Que de fois, ne sachant où aller tendre la main, le cœur gros d’inquiétude, voyant ses pauvres sur le point de manquer de nourriture, elle s’était demandé si elle n’avait pas trop présumé de ses forces et tenté la divine Providence, en s’aventurant dans une œuvre dont le lendemain demeurait incertain. Mais Dieu, qui nourrit les oiseaux du ciel et pare le lys des champs, ne l’avait jamais laissée sans secours.

 Dieu, qui nourrit les oiseaux du ciel et pare le lys des champs, ne l’avait jamais laissée sans secours.

Un jour d’hiver, entre autres, où elle venait d’acheter quelques cordons de bois, il ne lui restait pas un sou pour se procurer le dîner de sa maisonnée, qui avait mangé le matin même son dernier morceau de pain. En proie à la plus vive inquiétude, elle entra dans l’église Notre –Dame et,  se prosternant au pied du tabernacle, elle versa des larmes abondantes,  «Seigneur, disait-elle, ne savez-vous pas que vos pauvres n’ont plus rien  à manger?» Puis elle se releva pleine de courage, sûre que le Dieu de l’Eucharistie avait entendu sa plainte. Essuyant ses larmes, elle allait se rendre au marché pour y tendre la main, quand un vieillard vénérable s’approcha d’elle et lui dit: «N’êtes-vous pas cette dame Gamelin qui s’occupe des pauvres?» Et sur sa réponse affirmative, il lui remit un billet de vingt-cinq louis. Elle n’eut pas le temps de le remercier, il s’était déjà éloigné.
Qui se refuserait à voir dans ce fait une intervention extraordinaire de Dieu?
 Madame Gamelin conçut alors le projet de former une société de dames qui l’aideraient dans la visite des pauvres à domicile et dans les quêtes journalières que nécessitait le soutien de son asile. Elle jouissait de la  confiance générale. À ce moment, les critiques qui avait accueilli le commencement de son œuvre étaient tombées devant sa persévérance et son succès . On sentait qu’elle avait une mission providentielle à remplir.

Pain Providence p.38

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