Cette contagion, ses vieilles aussi en sont prises.. A
l’intérieur de la maison de la Providence et même à l’extérieur, l’on entonne
et l’on chante le cantique qui traduit si bien ce qu’en son âme Émilie vit à
plein : sa confiance en la Providence. Chez elle « la bouche parle
vraiment de l’abondance du cœur! » et la confiance la pousse à toutes les
audaces... Seule une âme de sa trempe pouvait rester sereine devant tant
d’obligations à assumer…
A l’œuvre des personnes âgées, elle ajoute celle des
orphelines, des prêtres infirmes, des vieillards, des malades mentaux, des
cholériques, des malades du typhus, des orphelins et des veuves après les
épidémies. Elle continue sa visite aux prisonniers; elle assure aux écoles des
institutrices; aux sourdes-muettes, des bienfaitrices; elle visite les malades à
domicile, et pourvoit à la subsistance des pauvres, et à leur réconfort.
L’œuvre des missions lointaines même attire son attention et sa
sympathie : elle veut que sa Communauté seconde par sa prière et son
travail, les évêques et les communautés qui œuvrent dans les contrées
éloignées.
Elle est littéralement mangée par sa charité; sa force de résistance ne peut plus lutter contre l’épidémie qui sévit encore, et elle voit venir la mort comme elle l’a vue si souvent faucher ses protégés et ses pauvres autour d’elle. Entre les mains de son Évêque, entourée de ses sœurs, elle s’en remet au bon vouloir du Seigneur en laissant à ses filles du moment
et à celles de l'avenir, le sublime message : « humilité, simplicité, charité ».
À ce moment même éclatent les sanglots des pauvres qui
perdent une vraie Mère; mais éclatent aussi les éloges de l’héroïne de la charité :
Six articles publiés dans les journaux du temps sont intitulés : « La
charité de la Mère Gamelin ». et l’on fait le récit de ses œuvres pour
terminer avec cette une exclamation qui en dit long : « Louanges soient éternellement rendues à Dieu, l’auteur de tout don parfait, qui a donné une semblable héroïne à notre ville, un tel exemple à notre siècle! »
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