2013-07-23

MÈRE GAMELIN- MÉTRO: STATION BERRI-UQAM

L'une des oeuvres du métro, cette sculpture humaine et accueillante est un don des Soeurs de la Providence, la communauté de Mère Gamelin. Elle fut inaugurée le 25 mai 2000 en commémoration du bicentenaire de sa naissance ainsi que la rénovation de l'édicule Sainte-Catherine, situé dans la Place Emilie-Gamelin, emplacement de l'Asile de la Providence qu'elle fonda.
C'est l'une des deux seules statues figuratives du métro (l'autre étant Jacques Cartier de Joseph-Arthur Vincent à Place Saint-Henri) et la seule créée pour le métro. Sise sur une basse plate-forme, la statue montre la Mère Gamelin tendant la main aux pauvres.
Les passagers lui serrent parfois la main, devenue ainsi un peu usée. Effectivement, la statue s'est transformée en quelque sorte en lieu de dévotion où les fidèles distribuent parfois des dépliants au sujet de la Mère Gamelin. Surnommée "La Providence des pauvres" et "l'Ange des prisonniers", madame Emilie Tavernier-Gamelin (1800-1851) deviendra mère Gamelin et l'une des femmes les plus remarquables de l'histoire de Montréal.
Femme d'action et de compassion, elle sera particulièrement active dans plusieurs refuges qu'elle ouvre sur la rue Sainte-Catherine. C'est d'ailleurs à l'angle de la rue St-Hubert qu'est construit en 1843 l'Asile de la Providence, à l'endroit même où est située la Place qui porte maintenant son nom.
Parmi les nombreuses initiatives de la Mère Gamelin, "l'Oeuvre de la soupe" avait ici porte ouverte. De 1843 à 1962 pendant 120 ans, des millions de bols de soupe seront distribués aux affamés et aux sans-travail à l'Asile de la Providence.

L'ARTISTE
Né à Saint-Cyrille-de-l'Islet en 1926, Raoul Hunter est diplômé de l'Ecole des beaux-arts de Québec et de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il est l'auteur de nombreuses oeuvres sacrées et profanes que l'on peut admirer aux quatre coins du Québec.

LE MONUMENT
Vêtue du costume de sa communauté, Mère Emilie Gamelin est représentée en pleine action, portant à son bras un panier de vivres destinés à soulager la faim et la misère des oubliés de son temps. Le mouvement accentué de sa démarche rappelle son grand dynamisme et sa générosité envers autrui. Mère Gamelin n'est pas représentée sur un socle élevé, elle se trouve parmi les passants. Son sourire témoigne de son ouverture sympathique. La statue symbolise l'apport de Mère Gamelin à la vie sociale du Montréal de son temps et d'aujourd'hui. Elle commémore le bicentenaire de sa naissance (19 février 1800-2000).

LE MESSAGE
Émilie Gamelin, placée sur son socle, à ras du sol, au niveau même des gens qui circulent, attire et livre un message de fraternité, de partage, d'amitié.  Nombreux sont ceux qui s'arrêtent, touchent à sa main tendue, la regardent dans les yeux et lui murmurent une prière, un désir ou restent là dans le silence et reprennent ensuite leur chemin.
Le geste de compassion, exprimé par la main tendue, par le mouvement de marche, le panier au bras, au coeur de son quartier où elle a vécu, travaillé, marché pour aller vers ses amis, les pauvres, les sans-travail, les malades, les prisonniers, ce geste, oui, nous invite à porter attention aux personnes qui nous encourent, à poursuivre l'oeuvre charitable et sociale d'Émilie, dans nos milieux respectifs, à garder le coeur et les yeux ouverts sur les besoins de nos contemporains, atteints dans leur vie familiale, dans leur travail, dans leur corps. Émilie est là et parle à notre coeur!

Cet article avait été publié en février 2007 et a été lu 138 fois.



1 commentaire:

Anonyme a dit...

Je suis toujours étonnée et touchée en constatant comme ce monument de mère Gamelin inspire le respect. Dans ce milieu très achalandé,aucun grafiti, aucune brisure - sa présence rappelle le meilleur de l'être humain.