Comme à chaque année, Les Jeunes Patriotes veulent honorer les Dames Patriotes et spécifiquement Émilie Gamelin en invitant une soeur de la Providence à leur parler d'Émilie et en déposant une gerbe de fleurs à son monument de la station Berri Uquam . Voici quelques courts extraits de l'entretien de soeur Madeleine Coutu.
Cadette d'une famille de quinze enfants, Émilie Tavernier
naît à Montréal, le 19 février 1800, sur un terrain qui a nom "Terre
Providence" et propriété des Sœurs de l'Hôtel-Dieu. La maman Tavernier
l'initie très tôt à l'amour du pauvre.
Émilie émerge de son entourage par ses bonnes manières
affables, sa jovialité, mais surtout par sa grande disponibilité. On la
retrouve à 18 ans, tenant maison chez son frère veuf, et à 21 ans à Québec chez
sa cousine. Émilie a demandé à son frère de pouvoir recevoir un pauvre à une
table réservée pour lui, table qu'on a appellera "Table du Roi".
A 23 ans, Émilie contracte mariage avec Jean-Baptiste
Gamelin, dans l'église paroissiale Notre-Dame. Ils seront maintenant deux pour
soulager les miséreux car l'époux est animé du même désir, et la pauvreté est
grande autour d'eux. En l'espace de 4 ans de 1823 à 1827, Émilie verra naître
et mourir ses trois enfants ainsi que son mari. Les pauvres seront ensuite sa
grande famille. Trois fois, elle déménagera pour pouvoir recueillir chez elle
un plus grand nombre de vieilles infirmes.
Pour Madame Gamelin, visiter les prisonniers politiques,
c’était continuer ce qu’elle faisait déjà pour les femmes prisonnières et les
malades mentaux.
Le 16 novembre 1837, 26 mandats d’arrestation sont émis à
Montréal. Madame Gamelin apprend que son frère François Tavernier est du nombre.
Il sera libéré lors de l’amnistie du 8 juillet 1838 moyennant une caution de
1000 livres. Il poursuivra son engagement politique et sera de nouveau
emprisonné le 24 décembre 1838.
C’est le shérif qui empêche les visites aux prisonniers,
avait écrit le notaire Girouard à sa femme, le 21 mai 1838. Il se montra
inflexible et refusa d’autoriser les visites sauf à madame Gamelin. Le notaire
confirme … « que des dames charitables de Montréal ont la permission
d’apporter de la soupe aux pauvres prisonniers ». Le régime carcéral était
austère. Sans ces visites et ces secours, les prisonniers n’auraient eu
« que du pain pour toute nourriture » précisent certains prisonniers.
Il écrit encore …« Ceux qui se trouvaient dans la
pénurie, ne devaient les moyens d’adoucir l’amertume de leurs privations qu’à
des secours obtenus des citoyens, surtout par les soins d’un nombre de Dames de
Montréal dont la conduite au-dessus de tout éloge, en particulier Mmes Gamelin
et Gauvin, qui recueillaient ces produits de la charité, qu’elles venaient
distribuer plusieurs fois par semaine, aux habitants de ce séjour de douleur. »
La nouvelle se répand vite. Madame Gamelin, qui compte des amis et des alliés dans tous les partis, n’hésite pas à se faire la messagère des familles et des prisonniers et remet aux uns et aux autres les lettres et les colis qui lui sont confiés. Dans la ville, on la surnomme « l’ange des prisonniers politiques ». Des témoignages de plus en plus nombreux viendront confirmer l’importance de son action.
Le 7 novembre 1838, madame Gamelin se présente comme
d’habitude à la prison « avec des paroles de consolation sur les lèvres et
de bonnes provisions dans ses mains. Elle prie avec les prisonniers, leur fait
une lecture spirituelle et distribue avant de partir des images de
Notre-Dame-de-la-Délivrance. Léandre Ducharme, un commis de Montréal âgé de 21
ans, conservera précieusement cette image durant son exil en Australie et la
rapportera à son retour aux Sœurs de la Providence.
(À suivre)
1 commentaire:
C'est donc ben l'fun et super beau comme discours ! Avec les jeunes patriotes du Québec ! La charité qui animais Mère Gamelin rejoint même les patriotes d'aujourd'hui ! C'est merveilleux ! Pas mal inspirant ça donne le goût d'en vivre !
Frédéric Pichette
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