2017-05-02

Les bazars... d'hier à aujourd'hui

Le 30 mars 1835, un journal donne le compte rendu d’un bazar pour les pauvres du petit refuge de la rue Saint-Philippe. C’est la première fois, croyons-nous, qu’il est question d’une vente de charité au profit des pauvres de Mme Gamelin. Voici ce que publie La Minerve à ce sujet:
« Beaucoup de nos concitoyens ignorent peut-être qu’il existe dans la rue Saint-Philippe une maison d’asile pour les femmes ou filles âgées, pauvres ou infirmes, sous la direction de Mme veuve J.-B. Gamelin.

« Cette excellente institution commença il y a sept ans, sans argent et sans ressources, et cependant elle s’est maintenue jusqu’à ce jour, au moyen de quelques contributions faites par des personnes charita­bles. Le nombre des infortunées qui habitent actuellement cet asile est de vingt.
Le 27 mars, il se tint un bazar et une loterie en faveur de cette maison. Le tirage eut lieu chez Mme Nowlan. La foule était si grande que la maison de Mme Nowlan ne put la contenir. La recette s'est élevée à 35 louis, ce que Mme Gamelin considère comme une forte somme; et il est probable qu’elle sera encore augmentée par des dons particuliers que nos concitoyens ne manqueront point de faire parvenir pour un objet aussi utile.

Nous ne terminerons point cet article sans ajouter que Mme Gamelin se propose de faire construire un asile large et commode pour des femmes âgées, pauvres ou infirmes, aussitôt qu’elle aura trouvé un terrain convenable. Nous ne devons pas omettre que l’un des Messieurs du Séminaire, M. Saint-Pierre, visite régulièrement ce nouvel hospice.

Comme l'on en peut juger par la note précédente, l’œuvre de la rue Saint-Philippe se développait. Par conséquent, elle avait ses exigences et réclamait le travail domestique.
Institut de la Providence

Une expérience à couper le souffle: avril 2017

Depuis mon pré-noviciat, j’ai toujours entendu parler de bazar. Je ne pensais pas que c’était encore aussi utile que dans le temps de mère Gamelin. En fait, j’ai appris à connaître un bazar dans l’histoire de la Congrégation. Je note que notre Fondatrice, la bienheureuse Émilie Gamelin, faisait des liquidations pour subvenir aux besoins de ses protégées. Dans mon observation et dans nos échanges à table sur les ministères, je remarque que les sœurs sont très motivées quand c’est le temps de faire les préparations pour un bazar.

Le bazar dans la paroisse de Sainte-Jeanne-d’Arc est un événement rassembleur. Des amis se donnent rendez-vous pour passer une belle journée ensemble, faire le ‘’bazardage’’ ensemble. Des parents nous arrivent avec leurs enfants, trouvant l’espace sécuritaire pour leurs galopins. Des femmes venant avec leurs gros sacs marchandent à n’en plus finir, on a l’impression qu’elles vont revendre ce qu’elles achètent.  Cela constitue une belle atmosphère de gaieté et de joie. C’est un moment marquant qui nous fait rencontrer le monde et jaser avec eux .
 Toutes les sœurs de la maison du noviciat de Chambly y participent. Sœur Annette Coutu en est la responsable. C’est un moment pour vivre ensemble et un faire avec. Le bazar favorise la collaboration de certains paroissiens, de quelques associés Providence et aussi la participation d’une autre communauté religieuse, les sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux, qui demeure dans ladite paroisse. 
Organiser une activité telle que le bazar donne lieu à un plongeon dans la culture québécoise et favorise une inculturation riche pour nous les jeunes sœurs en formation. De plus, elle nous permet de répondre à deux besoins. Il y a, d’une part, la survie de la communauté paroissiale de Sainte-Jeanne-d’Arc et d’autre part, cela permet aux gens du quartier, de trouver ce dont ils ont besoin à un prix dérisoire.

Quelque part, c’est une manière privilégiée d’être en contact avec les pauvres et d’exercer notre mission de vie. Et aussi nous apportons notre tendresse et notre compassion qui caractérisent une sœur de la Providence.

 Il ne m’a pas été demandé d’écrire un journal intime. Cependant, les échanges que je vis me permettent de dire que la présence active de nos sœurs témoigne d’un engagement passionné. Leur amour pour la mission nous donne l’impression qu’elles sont dans la trentaine et pourtant…

 Dans mes réflexions, je me dis que le mode d’implication des sœurs me donne le goût de devenir sœur de la Providence qui prend à cœur le ministère ce qui lui a été confié. Ce n’est pas l’affaire d’une personne, toutes y mettent la main. Je suis choyée de vivre mon noviciat auprès de femmes aussi engagées. En ces mots,  je vous souhaite de venir nous rendre une petite visite qui vous permettra de vivre de si beaux moments.
Juedie Élismat

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