Le 30 mars
1835, un
journal donne le compte rendu d’un bazar pour les pauvres du petit refuge de la
rue Saint-Philippe. C’est la première fois, croyons-nous, qu’il est question
d’une vente de charité au profit des pauvres de Mme Gamelin. Voici ce que
publie La
Minerve à ce sujet:
«
Beaucoup de nos concitoyens ignorent peut-être qu’il existe dans la rue
Saint-Philippe une maison d’asile pour les femmes ou filles âgées,
pauvres ou infirmes, sous la direction de Mme veuve J.-B. Gamelin.
«
Cette excellente institution commença il y a sept ans, sans argent et sans
ressources, et cependant elle s’est maintenue jusqu’à ce jour, au moyen de
quelques contributions faites par des personnes charitables. Le nombre des
infortunées qui habitent actuellement cet asile est de vingt.
Le
27 mars, il se tint un bazar et une loterie en faveur de cette maison. Le
tirage eut lieu chez Mme Nowlan. La foule était si grande que la maison de Mme
Nowlan ne put la contenir. La recette s'est élevée à 35 louis, ce que Mme
Gamelin considère comme une forte somme; et il est probable qu’elle sera encore
augmentée par des dons particuliers que nos concitoyens ne manqueront point de
faire parvenir pour un objet aussi utile.
Nous
ne terminerons point cet article sans ajouter que Mme Gamelin se propose de
faire construire un asile large et commode pour des femmes âgées, pauvres ou
infirmes, aussitôt qu’elle aura trouvé un terrain convenable. Nous ne devons
pas omettre que l’un des Messieurs du Séminaire, M. Saint-Pierre, visite
régulièrement ce nouvel hospice.
Institut de la Providence
Une expérience à couper le souffle: avril 2017
Depuis mon pré-noviciat, j’ai toujours entendu parler de bazar. Je ne pensais pas que c’était encore aussi utile que dans le temps de mère Gamelin. En fait, j’ai appris à connaître un bazar dans l’histoire de la Congrégation. Je note que notre Fondatrice, la bienheureuse Émilie Gamelin, faisait des liquidations pour subvenir aux besoins de ses protégées. Dans mon observation et dans nos échanges à table sur les ministères, je remarque que les sœurs sont très motivées quand c’est le temps de faire les préparations pour un bazar.
Le bazar dans la
paroisse de Sainte-Jeanne-d’Arc est un événement rassembleur. Des amis se
donnent rendez-vous pour passer une belle journée ensemble, faire le
‘’bazardage’’ ensemble. Des parents nous arrivent avec leurs enfants, trouvant
l’espace sécuritaire pour leurs galopins. Des femmes venant avec leurs gros
sacs marchandent à n’en plus finir, on a l’impression qu’elles vont revendre ce
qu’elles achètent. Cela constitue une
belle atmosphère de gaieté et de joie. C’est un moment marquant qui nous fait
rencontrer le monde et jaser avec eux .
Toutes les sœurs de la maison du noviciat de
Chambly y participent. Sœur Annette Coutu en est la responsable. C’est un
moment pour vivre ensemble et un faire avec. Le bazar favorise la collaboration
de certains paroissiens, de quelques associés Providence et aussi la
participation d’une autre communauté religieuse, les sœurs de la Sainte-Famille
de Bordeaux, qui demeure dans ladite paroisse.
Organiser une activité
telle que le bazar donne lieu à un plongeon dans la culture québécoise et
favorise une inculturation riche pour nous les jeunes sœurs en formation. De
plus, elle nous permet de répondre à deux besoins. Il y a, d’une part, la
survie de la communauté paroissiale de Sainte-Jeanne-d’Arc et d’autre part,
cela permet aux gens du quartier, de trouver ce dont ils ont besoin à un prix
dérisoire.
Quelque part, c’est une
manière privilégiée d’être en contact avec les pauvres et d’exercer notre
mission de vie. Et aussi nous apportons notre tendresse et notre compassion qui
caractérisent une sœur de la Providence.
Il ne m’a pas été demandé d’écrire un journal
intime. Cependant, les échanges que je vis me permettent de dire que la
présence active de nos sœurs témoigne d’un engagement passionné. Leur amour
pour la mission nous donne l’impression qu’elles sont dans la trentaine et
pourtant…
Dans mes réflexions, je me dis que le mode
d’implication des sœurs me donne le goût de devenir sœur de la Providence qui
prend à cœur le ministère ce qui lui a été confié. Ce n’est pas l’affaire d’une
personne, toutes y mettent la main. Je suis choyée de vivre mon noviciat auprès
de femmes aussi engagées. En ces mots,
je vous souhaite de venir nous rendre une petite visite qui vous
permettra de vivre de si beaux moments.
Juedie Élismat
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