2008-10-06

Emilie parmi les paroissiens de Montréal

Emilie Gamelin est une figure de charité qui, après avoir été longtemps laissée dans l’ombre, est maintenant de plus en plus connue et aimée. A la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes au Centre-ville de Montréal, Emilie rayonne par sa présence.
En 1995, la Ville de Montréal accepte de rebaptiser le parc central « Place Emilie Gamelin », devenu au fil des ans, le refuge de nombreux itinérants, de jeunes de la rue et de toxicomanes.
Il semble que cet événement ait servi d’élément déclencheur à une prise de conscience de la place qu’Emilie a occupée pendant de nombreuses années et permis à la communauté paroissiale de renouer avec ses racines : aider les pauvres ( comme le raconte Monsieur Pierre Gosselin, premier responsable de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes) .
Aussi, une soupe populaire a été inaugurée au sous-sol de l’église, en souvenir de l’Oeuvre de la Soupe d’Emilie. Cette initiative se veut plus qu’un simple comptoir alimentaire mais un lieu où l’on peut briser la solitude et chercher l’énergie nécessaire pour s’en sortir.
Sous l’inspiration d’Emilie, un autre projet est né : Le Projet Compassion qui consiste à aller dans la rue, dans les parcs pour rencontrer les jeunes et les itinérants et aussi porter la communion aux malades.

En 2001, la paroisse a décidé de mieux connaître les dames charitables qui ont agi au Centre-ville de Montréal. Ils ont choisi trois figures à découvrir pour les trois ans à venir : la première était Emilie Gamelin; ainsi pour mieux faire connaître Emilie, furent organisées des visites au tombeau et au musée, des pèlerinages sur les pas d’Emilie. Madame Denise Robillard, auteure d’une excellente biographie d’Emilie, compte parmi les paroissiens; cette dernière leur a parlé plusieurs fois de cette femme qu’a été Emilie au cœur de Montréal. Emilie est devenue ainsi une familière, une amie, une protectrice.
A un tel point que le projet de découvrir deux autres pionnières a été oublié! La figure d’Emilie s’est donc imposée d’elle-même, la paroisse est « tombée en amour» avec elle, et c’est peut-être là le signe que sa présence est à la fois essentielle et naturelle dans ce quartier qui voit défiler toutes les misères.

Emilie est très présente à Notre-Dame-de-Lourdes : on la mentionne à toutes les messes et au chapelet. On y célèbre aussi sa fête liturgique en septembre, la fête de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, ainsi que la Fête des patriotes ( à cause de son engagement envers les prisonniers). Pour Monsieur Pierre Gosselin en particulier, elle est un modèle de laïque au service de l’Eglise et des besoins de son temps, est la preuve (par ses quinze années de charité comme laïque) que l’on peut « donner sa vie au bon Dieu » sans nécessairement être membre d’une congrégation religieuse. Émilie est une femme agissante qui continue son œuvre ( à travers les Sœurs de la Providence) et aussi par les travailleurs comme ceux de cette chapelle, animés par son esprit.
L.V.

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