2013-12-05

ÉMILIE GAMELIN AU CŒUR DU FAUBOURG ST-LAURENT


Faubourg, une expression ancienne, pour décrire simplement un territoire délimité par un usage populaire; c’est un espace vécu, une réalité sociale, un noyau d’habitat, c’est un terme purement descriptif, sans administration spécifique ou politique.

L’émergence des faubourgs au 18e siècle, est le fruit des initiatives de promoteurs fonciers qui acquièrent des propriétés rurales pour les subdiviser et les lotir. Le processus de développement des faubourgs est lent et le véritable envol ne se produit qu’après 1760.

En 1800, année de naissance d’Émilie, Montréal comptait 7 faubourgs, celui de sa famille avait pour nom le Faubourg St-Laurent, il s’impose rapidement comme le plus important des faubourgs montréalais et, au début du 19e siècle, sa population dépasse celle des autres faubourgs réunis. À partir des années 1820, de nouvelles implantations s’amorcent, elles répondent d’abord aux besoins vitaux de la population locale : un marché, des lieux de culte, des écoles pour les enfants.

La forte présence anglo-protestante contribue à la multiplication des églises, les immigrants allemands et juifs y ont leurs lieux de culte. Chez les catholiques, les Sulpiciens veillent au bien-être des fidèles et, dans les années 1823-1825, l’évêque de Montréal fait construire sa cathédrale, l’église St-Jacques, à l’angle des rues St-Denis et Ste-Catherine, au cœur du faubourg St-Laurent.

L’enseignement primaire se développe lentement. Avec l’arrivée des Frères des écoles chrétiennes dans le quartier, en 1840, des écoles élémentaires paroissiales sont établies pour les jeunes garçons francophones, l’éducation des filles sera l’œuvre des Sœurs de la Providence, présentes à l’école St-Jacques. De fait, le quartier accueille aussi les communautés religieuses et les œuvres d’assistance dont les Sœurs de la Providence, en 1843, année où sera construite l’Asile de la Providence, berceau de la Congrégation, le noviciat, l’accueil des vieillards et des orphelines.

L’œuvre d’Émilie Gamelin, commencée après le décès de son époux et de ses enfants, en 1828, s’est poursuivie, à titre de laïque pendant 15 ans et développée, jusqu’à nos jours, grâce à ses filles, les Sœurs de la Providence, les personnes asssociées, amies et collaboratrices à travers le monde.

Le faubourg St-Laurent a été un territoire façonné par l’histoire et par l’imaginaire des Montréalais; aujourd’hui, sous un autre nom, c’est un espace qui porte les traces des combats et des rêves de ses habitants, c’est un lieu au riche passé et aux identités plurielles.»

Rosario Demers
Une histoire illustrée du faubourg Saint-Laurent, 2009

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