2013-11-14

Un nouvel épisode de la belle histoire d'amour d'Émilie Gamelin...

Ce fut dans le village de la Longue-Pointe que Mère Gamelin fonda sa première mission. Prévit-elle, dès ce moment , l'avantage que pourrait offrir cette situation .... : deux des œuvres les plus considérables des sœurs de la Providence ont pris naissance en ce lieu, celle des sourdes-muettes et celle des aliénés. Au printemps de l'année 1846, mère Gamelin alla installer deux de ses filles dans la maison de la ferme St-Isidore, pour y ouvrir une école élémentaire. La première année la classe comptait trente élèves.


Les sœurs exercèrent dans cette mission toutes les œuvres propres à l'institut: l'hospitalité des orphelines et des infirmes, la visite des malades, etc... Pour s'assurer des ressources, elles prirent, dès la première année, des élèves en pension, ce qu'elles firent jusqu'en 1870.


En 1847, mère Gamelin fit ajouter une allonge considérable à la maison, devenue trop petite.
En 1852, nos sœurs ouvrirent à cet endroit, un hospice d'aliénés. Les classes furent converties en cellules et dix-sept aliénés en prirent possession. Depuis l'adoption qu'elle avait faite, à la mort de son mari, du pauvre idiot Dodais, elle avait toujours porté un singulier intérêt à ces infortunés. Dieu bénit cet œuvre, comme toutes celles qu'elle a entreprises. Le petit hospice de St-Jean-de-Dieu, en compte en 1900, dix-sept cents.
Cette même année, la ferme St-Isidore donna l'hospitalité aux prêtres âgés ou malades, à qui l'infatigable charité de mère Gamelin avait ouvert, dès 1846, une maison de retraite.


Presqu'en même temps on fit appel à mère Gamelin pour ouvrir hospice à Laprairie qui se sentit d'autant plus inclinée à répondre à cet appel venait de la part de la société des dames de charité. Ces dernières avaient pris l'initiative de la visite et du soin des pauvres. Elles avaient même loué une maison pour y recevoir ceux qui n'avaient pas de demeure convenable.
C'est cette même maison que les dames remirent à mère Gamelin , le 15 mai 1846. Elle abritaient en ce moment huit vieilles infirmes. L'arrivée des sœurs causa une grande joie parmi les familles pauvres du village. Malgré le peu de ressources de cette maison, qui dépendait uniquement de la charité publique, la fondation s'annonçait sous les plus heureux auspices... quand un incendie détruisit une partie du village dont une portion de l'hospice. Le feu s'arrêta à l'église.
Les sœurs et les pauvres infirmes, au nombre de quatorze, se réfugièrent au bord du fleuve. C'est là que notre vénérable mère, accourue dès le matin , les trouva au milieu de centaines de malheureux sans asile, groupés autour des quelques meubles et des quelques habits qu'on avait pu sauver du désastre.

Après avoir distribué autour d'elle, avec sa bonté et sa cordialité accoutumées, des consolations et des encouragements, la bonne mère repartit immédiatement pour la ville, ramenant à l'Asile les quatorze vieilles de l'hospice, pendant que les religieuses trouvaient refuge chez les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.
Mère Gamelin revint incessamment, accompagnée de sœur Caron, pour distribuer les secours les plus urgents à ces familles en détresse. Dans l'intervalle, des comités de secours s'organisèrent à la ville et dans les campagnes voisines, pour venir en aide aux incendiés. Nos sœurs furent chargées de distribuer les dons en argent, en aliments et en vêtements, et mère Gamelin, assistée de sœur Caron, présida dès le lendemain à la première distribution.
Les sœurs purent rentrer dans leur maison après les premières réparations , dès le 24 septembre; leurs pauvres les y suivirent au mois de novembre..


Cependant, la pauvreté de la maison ne cessait pas d'être extrême ; on y manquait parfois du nécessaire. Mère Gamelin fut sur le point de rappeler ses religieuses. Elle dut céder à leurs instances car elles ne pouvaient se résoudre à abandonner leurs pauvres.


Moins d'un an plus tard, mère Gamelin était forcée d'ouvrir dans cette mission une salle d'orphelines . Plusieurs de ces pauvres enfants abandonnés ne pouvaient que très difficilement trouver place dans d'autres établissements de charité. Pour subvenir aux besoins de ces nouvelles pensionnaires, les sœurs s'imposèrent un surcroît de travail et les plus grandes privations, jusqu'à se contenter pour leur nourriture, des restes des pauvres.
Deo Gratias

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