2011-08-23

EMILIE, UNE FEMME DE COMPASSION


Émilie Gamelin est née à Montréal en 1800.

Elle a vécu sa petite enfance dans le climat de misère, d’incertitude et de pauvreté qui a caractérisé cette époque où les ressources suffisaient à peine pour survivre.

Émilie perd sa mère à 4 ans et son père dix ans plus tard, elle est placée sous la tutelle de son frère.

A 23 ans, elle épouse Jean-Baptiste Gamelin, un commerçant de 50 ans. La différence d’âge n’empêche pas le couple de connaître 4 années de bonheur, entre les exigences du commerce et 3 grossesses.  A 28 ans, Émilie se retrouve seule, après avoir perdu son marie et ses 3 enfants.

Ces épreuves vont permettre à Émilie de trouver en elle de remarquables ressources de cœur.  La leçon apprise de sa mère qui l’avait initiée à l’amour des pauvres et au partage devient sa raison de vivre.  Une leçon qui, à l’adolescence, lui avait inspiré de dresser chez son frère la ‘table du roi’ pour les pauvres.  Une leçon qu’elle avait recueillie quand son mari lui avait demandé, en souvenir de leur amour, de s’occuper de l’idiot Dodais qu’il avait pris en charge ainsi que sa vieille mère.

Loin de se replier sur sa douleur, Émilie trouve la force de se mettre au service des plus démunis.  Elle se joint à un groupe de dames, dans le but de porter remède à la misère  qui frappait de nombreux pauvres à Montréal.

De plus, Émilie accueille chez elle des femmes âgées, infirmes ou abandonnées qu’elle découvre.  Elle ne tarde pas à fonder une société anonyme de dames pour l’aider dans la visite des pauvres à domicile.  Les besoins vont se diversifier au rythme des épidémies de choléra et de typhus de 1832 et au rythme de l’apparition de nouvelles misères : jeunes filles venues de la campagne, orphelines, aliénés, etc…  Lors des troubles de 1837-38, elle ajoute la visite des prisonniers politiques.  Pour la population elle est ‘la Providence des pauvres’ et aussi « l’ange des prisonniers politiques ».



A 42 ans, elle fait vœu de se consacrer au service des pauvres et fait don de ses biens à la Corporation de son œuvre : L’Asile de la Providence.



Dans la suite, Émilie rejoint un groupe de novices d’une communauté fondée par l’Évêque pour continuer son œuvre.  Elle est emportée par le choléra en 1851, après avoir fondé 4 maisons et jeté les bases d’une œuvre auprès des aveugles, des sourdes et des malades mentaux.



Émilie a laissé peu d’écrits, mais à travers son action et la direction donnée à son œuvre elle a transmis son esprit; elle a développé une spiritualité à base de confiance en la providence de Dieu et reflétant la compassion.



Émilie, toi qui as vécu tant de deuils et connu tant de souffrances,

sans te replier sur toi-même;



Toi qui, dans ton époque troublée, as fréquenté toutes les classes sociales

sans mépriser personne;



Sois notre sœur, notre amie,

dans nos temps troublés à nous.



Reviens parcourir nos rues,

te pencher sur les laissés-pour-compte d’aujourd’hui,

les sans-abri et les sans-amour,

les affamés de pain et de justice.



FAIS REVIVRE EN NOUS TON ESPRIT DE COMPASSION.



(Extraits de En mémoire d’elles, article de Denise Robillard)

Aucun commentaire: