Un jour, la cuisinière vint l’avertir qu’il n’y avait rien pour le dîner : « Ne craignez pas, ma fille, lui dit-elle paisiblement, la Providence ne saurait manquer de nous envoyer notre dîner. Venez avec moi, nous irons chanter, pour prouver que nous sommes nullement inquiètes. »
Elles se rendirent à la salle des « vieilles »; celles-ci, en voyant arriver la mère, vinrent se grouper autour d’elle, comme à leur habitude : «J’ai une faveur à obtenir tout de suite de la divine Providence, leur dit-elle, voulez-vous m’aider à chanter notre beau cantique?
Aussitôt, les bonnes « vieilles » se recueillant, mêlèrent leur voix chevrotante à celles de la mère et de sa compagne, qui chantaient à pleine voix :
O douce Providence
Dont les divines mains
Sur nous en abondance
Répandent tous les biens!
Qui pourrait méconnaître
L’auteur de ces présents
Et ne pas se remettre
Entre ses bras puissants?
Ce midi-là toute la maisonnée eut à manger.
Hymne à la Providence Hymne préféré d'Émilie
J'imagine que sa confiance ressemblait à celle-ci:
Croire en la Providence
c'est croire en un Dieu bon,
c'est croire en un Dieu Père,
en un Dieu qui pourvoit à nos
moindres besoins,
et dirige nos pas par le meilleur
chemin.
Croire en la Providence,
c'est croire en ton amour, Père
de Jésus-Christ,
qui aimes tes enfants en ton
unique Fils
et leur ouvres ton cœur avec
surabondance.
Croire en la Providence,
c'est croire en ta sagesse, infiniment plus haute
que toutes mes pensées, plus apte à me conduire
que mes propres désirs et mes petits projets.
Croire en la Providence,
c'est recourir à toi en toutes
circonstances,
t'exposer mes ennuis et mes
difficultés,
te confier mes souhaits, réclamer ton secours.
Croire en la Providence,
c'est vivre de confiance,
inébranlablement,
laisser toute inquiétude et aller
de l'avant,
dans la sérénité de l'abandon
filial.