Madame Gamelin est devenue Sœur Gamelin. Il lui a fallu
couper court à des exigences sociales, à des liens étroits qu la retenaient à
de bonnes amies, à des parentes chères. A preuve, sa lettre qu,elle écrit à la
cousine Fabre, au soir même de sa prise d’habit. L’évêque ne leur dit-il
pas : »Vous ne serez plus dans le monde pour assister à ses fêtes et
à ses spectacles, mais pour entendre les gémissements des malheureux, essuyer
les pleurs… donner à manger à ceux qui ont faim, soigner les malades, etc.»
Elle a dû couper court même à d’autres associations
pieuses : la Confrérie de la Ste Famille dont elle fait partie depuis 1828
enregistre cette note : « à l’assemblée du 7 nov. 1843, Mme Veuve
Gamelin, née Émilie Tavernier, entrant dans la communauté des Sœurs de la
Providence, prévient la Confrérie qu’elle ne peut plus assister aux assemblées
et se recommande aux prières de ses consœurs auxquelles elle demeure unie de
cœur et d’esprit. »
Émilie a déjà depuis longtemps semé la contagion autour
d’elle! Les Dames de la plus haute société la secondent de leur présence et de
leurs deniers, quand il s’agit des pauvres. Elles ouvrent leur garde-robes et
affirment : « on ne craint pas de donner à Madame Gamelin, elle sait
si bien mettre tout à profit pour ses pauvres. » Elles continueront de
l’assister et de l’aider. Et Sœur Gamelin le leur rendra bien : elle
organisera chaque année pour elles, une retraite à l’intérieur de l’Asile, et
leur fournira avec le secours spirituel, gîte et couvert, ce que ces dames ne manquent
pas d’apprécier pour leurs journées de prières et de réflexion.
Cette contagion, ses vieilles aussi en sont prises.. A
l’intérieur de la maison de la Providence et même à l’extérieur, l’on entonne
et l’on chante le cantique qui traduit si bien ce qu’en son âme Émilie vit à
plein : sa confiance en la Providence. Chez elle « la bouche parle
vraiment de l’abondance du cœur! » et la confiance la pousse à toutes les
audaces.
Appuyée sur ce « roc » inébranlable, Émilie
avance toujours plus dans les voies de la Providence, elle ressent toutes les
exigences de ce nouveau don d’elle-même, et seule une âme de sa trempe pouvait
rester sereine devant tant d’obligations à assumer…
(Tiré d'une conférence de sœur Thérèse Frigon)
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