2015-06-02

Une mystérieuse histoire de la vie d'Émilie Gamelin

Vie de Mère Gamelin (chapitre V11, PP. 123-124)


Notre vénérée mère puisait dans son inaltérable foi en la Providence la confiance dont elle avait besoin au sein des embarras et des exigences d’une administration qui allait se compliquant. Elle avait mille moyens ingénieux pour calmer les inquiétudes et ranimer la confiance.

Elle avait mille moyens ingénieux pour calmer les inquiétudes et ranimer la confiance.

Un jour, la sœur cuisinière vint l’avertir qu’il n’y avait rien pour le dîner: «Ne craignez pas, ma fille, lui dit- elle paisiblement, la Providence ne saurait manquer de nous envoyer notre dîner. Venez avec moi, nous irons chanter, pour prouver que nous sommes nullement inquiètes,» et elles se rendirent à la salle des vieilles; celles-ci, en voyant arriver la mère, vinrent se grouper autour d’elle, à leur habitude: «J’ai une faveur à obtenir tout de suite de la divine Providence, leur dit-elle, voulez-vous m’aider à chanter notre beau cantique?» Et aussitôt les bonnes vieilles, se recueillant, mêlèrent leur voix chevrotante à celles de la mère et de sa compagne, qui chantaient à pleine voix le cantique suivant:       

          S’il verse ses richesses
          Sur la fleur du printemps, 
          S’il étend ses largesses
          Jusqu'à l’herbe des champs,
          Que fera sa tendresse
           Pour l’homme qu’il chérit,
           Pour l’être où sa sagesse
           Imprima son esprit?

En quittant la salle, mère Gamelin se rendit à la cuisine. Elle y trouva quelques restes du dîner de la veille, à peine suffisants pour le repas de cinq ou six personnes: «Faites-les réchauffer, dit-elle en riant à la sœur cuisinière, et vous verrez que vous pourrez servir votre dîner.» En effet, le repas de toute la maison fut servi; les plats de chaque table furent remplis; et il en resta après le dîner.


La dépositaire de l’époque et celles qui l’ont suivie assurent que ce miracle de la Providence s’est renouvelé plusieurs fois, et que des provisions, qui auraient dû s’épuiser en une semaine, durèrent des mois entiers, sans paraître diminuer.

Ref: Le Pain Providence

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