2006-06-19

EMILIE, TA LUMIÈRE BRILLERA

ÉMILIE, TA LUMIÈRE BRILLERA…

De ces illustres noms, pierres vivantes au cœur d’une cité naissante, prémices d’une Église en voie de croissance, un peuple debout chante la gloire ! De ces illustres noms, un peuple en liesse a reconnu le tien, Heureuse Émilie !

Terre Providence ! Doux lieu de ton berceau ! Joie d’un foyer divinement comblé ! Terre Providence ! « Un arbre y est planté : ses rameaux s’étendront jusqu’à l’infini, son feuillage ne flétrit pas, ses fruits seront plus délicieux que le miel au palais » (Ps 1, 2)

Sous les portiques de Notre-Dame, un vingt fé-vrier, pour la première fois, l’Église acclame ton entrée ! Les cloches, à toute volée, annoncent ton baptême, Heureuse Émilie !

Avant les balbutiements d’un âge puéril, tu découvres la présence invisible de Celui qui veille sur l’herbe du matin, le premier vol de l’oisillon, le vagissement du nouveau-né dont il soutient les jours ! Tu découvres la douceur d’un Dieu Providence dont le nom vient, comme un céleste chant, caresser ton oreille !

Au fil des jours, l’œil vigilant d’une mère initie sa fillette à la vie domestique, au souci quotidien des enfants oubliés, des vieillards délaissés. Tendresse et compassion très tôt se révèlent en ton cœur trop sensible !

Un trait le prouve éloquemment alors qu’à trois ans, ta naïve ambition veut décidément remplir le sac d’un mendiant, dont le vide, un gouffre à tes yeux de bambine, te fait verser tant de larmes, mais qui, selon le calcul maternel, sera comblé lorsque viendra le soir !


À la «Table du roi », l’indigent, tu reçois ! Geste que méconnaît l’opulence des grands ! Aux salons somptueux, aux cercles élégants, ton altruisme préfère la masure du gueux occultant sa misère !

Et les jours passent ! Tu vas d’un pas certain, servante au cœur de flamme ! Car le creuset des deuils, au matin de la vie, a réveillé chez toi le culte des souffrants !

Marie compatissante, en te tendant la main, t’offre désormais son auguste oriflamme ! Avec vénération, ton « cœur » le portera ! Femme forte et sans crainte, tu défies la fatigue et la longueur des jours ! Sans esquiver les sentiers mal battus, tu cours porter secours au faible, apaiser du mourant les angoisses et les peurs, consoler l’orphelin au plus fort de ses pleurs !

Bienheureuse Émilie, tout comme aux premiers jours, ton charisme est vivant ! Tes filles, sous ton égide, poursuivent ta mission sur les places où sévissent la détresse et la faim ! À tes fières émules tu passes le flambeau de ta sage vaillance pour que luise toujours dans l’œil inquiet du pauvre l’espoir d’un jour plus serein, d’un lendemain plus beau !

Puisse ton feu briller aux dimensions d’un monde en quête de valeurs que ni le temps ni la rouille n’épuisent ! Que la nappe du pauvre reste mise en tout temps, et tous seront servis, même après deux cents ans ! Qu’ils aient gîte et couvert ! Bannie soit l’indigence !

Si tu donnes trois pains au voisin dans la nuit… (Luc 11, 5-7), si pour le rassurer, tu reviens avant l’aube, au lieu de ses haillons, s’il revêt ta tunique, « alors, en plein midi, brillera ta lumière, resplendira ton jour et celui de ton frère » ! (Isaïe 58, 10)

Video:  Émilie ta lumière

1 commentaire:

mlarche@hotmail.com a dit...

J'aime particulièrement ce texte qui est comme un beau poème à Emilie. Toute sa vie est inspirante. Merci. Th.