2012-07-30

Émilie Gamelin, femme de compassion

Une femme a jeté un long regard sur les souffrances de ses compatriotes et a multiplié sa présence, son appui, son action, pour leur permettre de croître ou de simplement vivre.
Dans les années 1830-1850, on ne peut soupçonner ce que la ville cache de souffrances multiples, de coeurs brisés. Une population indigente gémit en certains quartiers; des hommes, des femmes, des enfants même n'ont d'autres chances de survie que ce qu'on veut bien leur donner.
Cette femme, Émilie Tavernier-Gamelin s'est engagée d'un pas alerte sur la route des sans-pain, des sans-logis, des sans-voix. Elle a entendu leur appel, elle a voulu vivre pour eux et avec eux le reste de ses jours. Elle est née tout près d'eux et les a vus bien des fois frapper à la porte de sa demeure. Elle a grandi en apprenant à accueillir ceux et celles qui ont faim, qui connaissent la solitude et le manque d'amour.

Marie, Mère de compassion, s'est révélée à elle et, en femme courageuse, elle s'est engagée à sa suite, et comme laïque et comme religieuse, sur les voies d'une compassion agissante.
Maintes fois aussi alors qu'elle est devenue Soeur Émilie Gamelin, elle est entrée à l'église Notre-Dame et est venue frapper à la balustrade pour rappeler au Seigneur que ses pauvres n'avaient plus de pain. Ils sont là, dix, vingt, trente, qui attendent d'elle leur subsistance; elle a tout donné ce qu'elle possède et croit que Dieu-Providence prendra soin d'eux. Et Il le fit....
Il y a encore aujourd'hui de ces souffrants de la faim et de la solitude et il y des femmes fortes et compatissantes qui leur apportent un peu de soulagement... Savons-nous les reconnaître?
Inspiré du vidéo "FRUITS DE LA VIGNE"

2012-07-29

Louanges à la Vierge des Douleurs

Notre-Dame- des- Sept-Douleurs,
toi qui fus intimement liée à la mission de Jésus-Christ, ton Fils,
ce qui nous est source d'inspiration,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi qui as participé de façon spéciale à la mort et à la résurrection
de Jésus pour le salut de nous tous et de l'humanité entière,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame des- Sept-Douleurs,
toi qui fus la première à accueillir dans la foi, l'amour personnel
de Jésus et à partager ta compassion pour tous les humains,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des- Sept-Douleurs,
toi qui nous es un modèle de prière et d'abandon à la Providence,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi dont la confiance en l'amour de Dieu et ton espérance inébranlable
jusqu'au pied de la croix, nous enseignent à demeurer fermes dans
l'espérance et disponibles à l'esprit,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
toi qui as été un modèle de courage et de compassion pour la bienheureuse
Émilie Gamelin durant son oeuvre de charité,
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
nous avons comme mission de proclamer le mystère de ta compassion
Sois à jamais louée, aimée et remerciée!



Réflexion sur le Vierge des Douleurs:

http://www.sdssm.org/homelies_20072008/Jn19_25-27_20070915.pdf

Film de la Vierge des douleurs

2012-07-28

UNE FIGURE QUI ÉMERGE... Émilie Gamelin

Au début du 19e siècle, dans les années 1836-37, des années de trouble au Canada français, pendant que les hommes sont aux armes, que certains d’entre eux sont faits prisonniers, d’autres pendus en public ou bannis ou déportés, les femmes mènent un combat social, humanitaire et de généreuse bienfaisance. Parmi elles, une figure émerge, celle d’Émilie Tavernier Gamelin.

Mariée en 1823, mère de trois garçons qu’elle perd en peu d’années, veuve après 4 ans de mariage seulement! Ça fait beaucoup de morts en peu de temps !

Émilie se tourne alors vers la Vierge des Douleurs qui a connu la mort de son Fils au pied de la Croix. Désormais et de plus en plus clairement, c’est à soulager la souffrance des autres que Émilie va se consacrer. Elle s’occupe de l’idiot Dodais que son mari lui a légué en gage de leur amour, elle visite les pauvres et donne assistance aux besoins qu’elle rencontre.

La pauvreté sévit partout; les problèmes de mères abandonnées, de vieilles esseulées, amènent Émilie à ouvrir un refuge sur la rue St-Laurent, à Montréal, pour les femmes malades, âgées et pour d’autres, mendiantes, vagabondes. Elle s’implique personnellement mais aussi sollicite des dons auprès de ses amies de la société bourgeoise. La solidarité des femmes dépasse les appartenances, les opinions politiques, la langue ou la confession religieuse. Émilie prend aussi l’habitude d’aller visiter les prisonniers politiques à la prison Au Pied-du-Courant. Connue des gardiens de prison, elle peut apporter de la nourriture, des vêtements, des nouvelles des familles, des lettres.

Avec Émilie, nous avons besoin d’apprendre à aimer et à servir cette humanité souffrante en commençant par les plus pauvres, qu’ils soient prisonniers, enfants abandonnés, mères laissées seules ou vieillards oubliés. Émilie a fait de sa vie une vie offerte à l’amour et au service d’autrui. Elle a construit sa vie dans une époque tourmentée. Elle a drainé dans son sillage d’autres familles et c’est beaucoup grâce à elles que nos ancêtres ont repris le goût de vivre et ont levé la tête. Que leur mémoire renouvelle en nous l’espérance!

(André Beauchamp, extraits)

2012-07-17

LIBÉRER LE TRÉSOR


Quels parents n’ont pas dit un jour à leur enfant nouveau-né : ‘’Mon beau trésor’’!

Créatures de Dieu, tous les humains, de tout âge ou de toute condition SONT des trésors et PORTENT en eux des trésors d’amour à faire grandir en eux, de talents et d’aptitudes à développer, pour que le Monde soit plus beau et  la Terre  plus agréable à habiter.

Pourtant, dans nos communautés, nous rencontrons des personnes dont les trésors n’ont pas eu le privilège d’être reconnus. Pour ma part, je veux parler ici de personnes nées sourdes ou devenues sourdes dans le bas âge, de sorte que leurs trésors intérieurs ont été développés plus lentement : le langage plus difficile à acquérir, la communication plus limitée, les relations avec les autres presque impossibles à établir. Jusqu’à……..

Un jour, des personnes -comme L’Abbé Michel de l’Épée-, éducatrices de cœur et de profession, se sont donné la mission de ‘’libérer le trésor’’ que les enfants sourds devaient certainement porter en eux; mais par quelle clé ouvrir ce coffre précieux ?  Au milieu du 18e siècle, ce prêtre français, l'Abbé de l'Épée,  prit l’initiative d’ouvrir une école afin de développer les enfants sourds à partir de leur propre langage, celui des signes. Ce fut le début d’une longue aventure : de recherches, d’expériences, de méthodes diverses, de découvertes techniques, de possibilités d’apprentissage, autant en Europe que chez nous, en Amérique, et jusqu'à maintenant, au 21e siècle.

Émilie Gamelin, attentive à tous les besoins, fut sensible à la présence d’enfants sourds dans son entourage et permit à l’une de ses compagnes de Communauté, Albine Gadbois, d’aller passer un an à New-York pour se familiariser avec le langage des signes et avec des méthodes appropriées d’enseignement.

C’est peu à peu, au fil des ans et des siècles, grâce à une foi inébranlable en l’être humain, que se sont brisées les entraves et développées les richesses de toute une population spéciale de personnes apparemment dénudées de richesses et de talents.

LIBÉRER LE TRÉSOR, c’est aussi le nom d’une exposition que l’on peut visiter au Centre International des Sœurs de la Providence, en téléphonant au 514-334-9090.

Texte inspiré de la brochure LIBÉRER LE TRÉSOR, Les Sœurs de la Providence et l’éducation des filles sourdes.













2012-07-03

Émilie hier... Héritage, aujourd'hui


Émilie .... Hier

Celle qui est charitable...

pour les aliénés

Quand, en 1852, les Sœurs de la Providence ouvriront un  hospice d'aliénés à la ferme Saint-Isidore, de la Longue -Pointe. On y accueillera dix-sept patients et patientes dont huit venaient de l'Asile de la Providence. Depuis 1845, Mère Gamelin avait recueilli des malades mentaux dans la petite maison située dans l'enceinte du jardin de l'asile... La résidence avait été réaménagée pour héberger trois aliénés, un homme et deux femmes, confiés aux soins de sœur de l'Assomption (Catherine Brady)...     

Cette initiative de Mère Gamelin marque le début modeste de l'œuvre la plus considérable des Sœurs de la Providence. Après la mort de l'idiot Dodais, que lui avait confié son mari, Émilie avait toujours recueilli avec la plus profonde affection les malades mentaux qui lui étaient confiés. La médecine de l'époque, encore plus impuissante que celle d'aujourd'hui, ne réussissait guère à les soulager ou à les guérir. On devait le plus souvent se contenter de les interner et de les lier quand ils étaient violents et représentaient une menace pour eux-mêmes ou pour leur entourage. Mère Gamelin et ses filles vont tenter de suppléer à ces carences par la bonté, la douceur et  l'affection.

Lors de ses visites régulières à la prison, madame Gamelin avait l'habitude de s'arrêter auprès des "insensés" et leur apportait soins et affection. En endossant l'habit de religieuse, elle n'avait pas renoncé à ces visites. En 1846, le DR J.B.C. Tresler, médecin à la prison de Montréal, déplore alors la situation  pitoyable des malades qui se trouvent à la prison et souhaite qu'une institution religieuse les prenne en charge. Il signale à Mgr Bourget qui s'apprête à partir pour 1'Europe, que les frères de Saint-Jean de Dieu se spécialise dans le soin de ces malades. Il lui transmet aussi les données du dernier recensement: le Bas-Canada compte 950 idiots, 308 aliénés. L'évêque, qui avait  déjà projeté d'établir, dans son diocèse, deux maisons pour ces malades, une pour les hommes et une pour les femmes, visitera l'établissement des Frères à Lyon, le 11 décembre 1846...

Dans le Mandement qu'il adresse aux Sœurs de la Providence le 15 mai 1846, après sa deuxième visite pastorale, Mgr Bourget écrit: "Continuez avec zèle l'œuvre des insensés et n'oubliez rien pour améliorer le sort de ces infortunés." Il leur recommande de visiter la prison de l'Hôpital Général .... aussi souvent "qu'elles le pourront" en attendant de pouvoir réaliser l'œuvre plus importante qu'il entrevoit...

Les autorités religieuses ne sont pas les seules à s'alarmer de l'abandon des malades mentaux. "Depuis 1835, de nombreuses pressions sont faites par de hauts dignitaires, sans succès, pour ouvrir une maison à Montréal."

En 1849 le moment semblait venu de se consacrer "pour de bon",  aux œuvres si nécessaires des aliénés et des prisonniers. Mme Gamelin communique les grandes lignes de ce projet à Louis.-H. Lafontaine. Elle a besoin de l'aide financière du gouvernement pour le mettre à exécution. Les sœurs accepteraient de s'occuper des insensés, écrit-elle, si le gouvernement consentait à les aider à bâtir une maison sur leur terre de la Longue-Pointe.... Deux sœurs et un prêtre iront à "l'Hospice des Insensés" de Boston et à celui de Baltimore... en mai 1850. L'œuvre des  aliénés s'épanouira à la Longue-Pointe, (futur St-Jean-de-Dieu et futur L-H Lafontaine) après la mort de la fondatrice.

 Texte : Émilie Tavernier-Gamelin, par Denise Robillard, pp  217-219- 277-278

Pour des informations sur l'Hôpital Louis-H Lafontaine: